C’est ce qu’indique une lettre de l’Ambassade du Cameroun au Gabon adressée au directeur général de Gabon24, la chaîne info du groupe Gabon télévision.
Alors que le président Gabonais a été admis samedi dans un hôpital à Riyad (Arabie Saoudite) en marge d'un forum économique, une rumeur s’est répandue l’annonçant mort. Sans vérifier l’information, la télévision privée camerounais Vision 4 s’est empressée de l’annoncer, ce qui a eu le don d’irriter à la fois la corporation, les autorités et même les citoyens ordinaires.
La première réaction officielle à la suite de ce manquement à la déontologie vient de l’Ambassade du Cameroun au Gabon. Dans une lettre au ton très militant, un chargé d’affaires de l’ambassade camerounaise à Libreville adresse ses plates excuses au directeur général de Gabon24. Dans la lettre parvenue à la rédaction de l’Agence Cameroun Presse, Jean Thomas Bacamag dénonce d’entrée une «annonce infondée et démentielle» de nos confrères. Presque pour s’en dédouaner, le diplomate camerounais en poste à Libreville rappelle que: « Vision 4 (…) est déjà sous le coup de plusieurs sanctions du Conseil national de la communication en rapport aux dérives éthiques et déontologiques».
Ce qui fait dire à l’ambassade camerounaise au Gabon que «l’Etat du Cameroun se désengage de telles inconduites marginales et opposées à l’excellence des relations qui unissent leurs excellences Ali Bongo et Paul Biya, ainsi que les peuples frères Gabonais et Camerounais». Et de promettre depuis Libreville des sanctions contre la télévision Vision 4: «D’ores et déjà des sanctions sévères - en cascade - seront infligées aux auteurs de cette scabreuse fausse nouvelle», conclut le diplomate visiblement en colère.
Rappelons que de sources officielles, Ali Bongo est hospitalisé depuis mercredi à Riyad (Arabie Saoudite) pour une «légère fatigue». Le président gabonais a été victime d’un important malaise qui a contraint à son hospitalisation dans la capitale de l’Arabie Saoudite. Ali Bongo y était venu pour prendre part à un sommet arabe. Interné mercredi à l’hôpital du Roi Fayçal de Ryad, Ali Bongo n’a plus été revu publiquement depuis, laissant planer les doutes les plus fous sur son état de santé. Les autorités gabonaises ont démenti la mort de l’actuel locataire du palais du Bord de mer.
Selon la presse officielle du royaume d’Arabie Saoudite, le prince Mohamed bin Salman bin Abdulaziz, informé de l’état de santé précaire d’Ali Bongo, lui aurait rendu visite mercredi soir. Selon plusieurs sources, Ali Bongo aurait été victime d’un « épuisement » suite certainement à l’actualité politique pesante du Gabon et aux nombreux tracas politiques dont il est victime depuis la présidentielle d’août 2016.
En 2009, Ali Bongo a pris les rênes du pays d’Afrique centrale riche en pétrole après le décès de son père, Omar Bongo, qui avait été président pendant plus de quarante ans. Ali Bongo a remporté les élections de 2016 pour un deuxième mandat. Le principal opposant et ancien ministre, Jean Ping, a contesté sans succès les résultats de l’élection.
Otric N.