Les acteurs se sont retrouvés à Yaoundé, afin de peaufiner des stratégies politiques pour mieux jouer leur rôle
Pendant trois jours, les points de contact, désignés par les diverses administrations de la douane, se sont retrouvés dans le cadre de leur 9ème réunion consacrée au renforcement de leurs capacités en Afrique Centrale et Occidentale.
Le thème qui encadrait ces assises : « De la planification stratégique à la mise en œuvre effective des initiatives de réforme et de modernisation au sein des administrations des douanes de l’Afrique Centrale et Australe » a permis de familiariser les participants avec le nouveau plan stratégique régional 2018 – 2022 – Actualiser leurs connaissances sur le rôle des structures en charge de réforme et de modernisation au niveau national – De sensibiliser les cadres des administrations sur les nouveaux instruments et outils de l’Organisation Mondiale des Douanes – D’actualiser les connaissances des participants en matière de suivi – D’évaluer et d’outiller les uns et les autres dans la prise de décision au niveau stratégique et de favoriser le partage d’expériences et bonnes pratiques dans ces domaines –De rechercher une dynamique d’engagement et de collaboration avec les différentes parties prenantes au profit de la réforme et de la modernisation des administrations douanières de la région.
Après les assises, nous avons rencontré Dhunraj Kassee, Représentant de l’Union Africaine qui a bien voulu nous en dire un peu plus sur les sujets évoqués par les participants
Monsieur Dhunraj Kassee, vous êtes le représentant de l’Union Africaine à cette rencontre. Quel était l’apport de votre institution ?
L’Union Africaine a trouvé opportun d’y participer afin de s’assurer que les axes prioritaires que notre institution a définis sont pris en compte dans la stratégie qui intègre ce que nous pensons être importants dans le secteur des douanes dans les pays de l’Afrique Centrale et Australe.
Nous plaçons nos prérogatives dans une politique qui va permettre de booster le commerce intra africain et, cela se fait via les accords ratifiés. Nous venons par exemple de signer les accords au niveau des zones de libre échanges africains que nous définissons. Nous avons d’autres cadres qui encadrent les mesures définies dans les textes qui incitent au respect des textes adoptés par les Etats membres, dans la nouvelle stratégie de l’Organisation Mondiale des Douanes.
Certains pensent que les services douaniers constituent le creuset ou si vous préférez, le soubassement de la corruption ?
Même dans le cadre de cet atelier, nous en avons discuté, en convoquant l’intégrité sans laquelle on ne saurait combattre la corruption. C’est une lutte sans discontinuité et, nous avons jugé opportun de l’intégrer dans toutes les autres thématiques que nous explorons : La sécurité, la facilitation, la simplification des procédures.
En ce qui concerne la corruption, l’Union Africaine a voulu que toutes les réflexions tournent autour de la lutte contre ce fléau. Il est toutefois important de préciser que celui-ci ne concerne pas seulement la douane mais aussi, toutes les parties prenantes de la chaîne de provision de marchandises. Les gouvernements ne sont pas exempts lorsqu’on se réfère au secteur du commerce. Je peux vous dire ici que des réflexions sont menées à tous les niveaux. Tenez par exemple, au mois de mai dernier, l’Union Africaine a organisé un atelier à l’île Maurice afin de sensibiliser les membres mais également, les aider à développer une matrix sur les risques de corruption qui peuvent exister dans les différentes administrations douanières.
Il y’a eu une autre assise à Abidjan au cours de laquelle tous les pays qui ne l’ont pas encore ratifié étaient conviés, sans pour autant mettre les autres en dehors. Ce fût un moment au cours duquel nous avons assisté à un partage d’expérience et nous en sommes sortis avec des recommandations qui vont nous permettre à plus ou moins court terme de venir à bout de la corruption.
Quels sont les défis auxquels l’Union Africaine est confronté ?
Les Etats membres n’intègrent pas ou alors n’encouragent pas le processus et, je crois que cela relève beaucoup plus du politique. Il est important d’avoir un cadre légal pour signer la ratification au sens de l’OMC, simplifier les procédures afin d’encourager ceux qui traînent encore le pas. Il faut leur faire comprendre qu’il ne s’agit pas uniquement des pays développés, mais aussi de ceux qui ambitionnent d’atteindre ce niveau.
Comment l’Union Africaine assiste la douane dans les pays africains ?
Je l’ai relevé plu haut, notre priorité c’est la facilitation des échanges, soutenue par un accord signé en 2013 et qui est entré en vigueur il y’a peu. Il est question pour nous, de promouvoir la ratification de cet accord qui va permettre de booster l’économie de plusieurs pays, surtout pour ceux qui sont sous développées ou alors, en voie de développement.
Nicole Ricci Minyem