Après la publication du rapport 2017 de la Commission nationale anti-corruption (Conac), les administrations publiques ou privées incriminées se sont braquées contre les conclusions de cette structure.
Les principales accusations portent sur la méthodologie appliquée par la Conac pour mener ses investigations. A ce propos, Dieudonné Massi Gams, président de la Conac, indique que «la méthodologie a consisté de manière globale à l’évaluation des cinq dernières années de mise en œuvre de la Stratégie nationale de lutte contre la corruption au Cameroun (Snlcc), validée et adoptée par le gouvernement et les partenaires techniques et financiers, soit de 2011 à 2016».
Le président de la Conac indique par ailleurs que «le travail a comporté la revue documentaire et l’enquête auprès des citoyens. Ceux-ci ont donné leurs appréciations des efforts et des résultats obtenus après cinq années d’implémentation de la Snlcc. Cette enquête a été faite sur le terrain pour capter la plus grande diversité. Elle s’est appuyée sur un échantillon disséminé dans les 360 arrondissements du Cameroun, ceci à partir des équipes de la CNLCC qui ont reçu une formation technique d’enquêtes sociales et sur l’administration».
Ainsi, poursuit-il, «6 145 personnes ont été interviewées et soumises à un questionnaire segmenté en cinq critères, 60 sous-critères et 5 questions subsidiaires. Il fallait pour ce faire que le répondant donne une appréciation en attribuant une note à chaque sous-critère évalué. Cette note allait de 0 à 10, la note maximale. D’où la production de l’IPCCAM, une innovation de la Conac».
Pour conclure son propos face à la presse, Dieudonné Massi Gams avance que «nous avons reçu courant 2017, plus de 3900 dénonciations d’actes de corruption de la part de nos compatriotes vivant dans les dix Régions du pays et à de l’étranger. C’est la preuve que de plus en plus, beaucoup de camerounais comprennent la nécessité de participer à cette lutte contre la corruption».
Si l’on constate que ce vice a la peau dure au Cameroun, les membres de la CONAC ont relevé avec satisfaction que la population du pays ex champion du monde de la corruption, prend de plus en plus conscience de la nécessité de lutter contre le phénomène de malversation.
Dans son rapport 2017 sur l’état de la lutte contre la corruption au Cameroun, la CONAC révèle également que les efforts conjugués visant à limiter les déperditions d’argent et de fonds ont permis à l’Etat du Cameroun, de faire une économie de 375 milliards de FCFA.
Dans la distribution des points, le président de la COCAN a indiqué que sur les dix Régions du pays, l’Adamaoua est la meilleure en termes de mise en application des plans régionaux de la lutte contre la Corruption. La Région château d’eau se classe en tête avec 42,64%.
Au terme de l’évaluation d’une cinquantaine de ministères, des sociétés publiques et parapubliques et autres institutions, le Ministère des marchés publics occupe la tête du classement comme étant l’administration la plus corrompue, suivi du Ministère des Finances et du Ministère de la justice qui ferme le podium. Comme l’exige le texte organique de la CONAC, ce rapport annuel est adressé au Chef de l’Etat à toutes fins utiles.
Otric N.