Bouchons sur les routes et difficulté à emprunter les transports en commun sont quelques-unes des difficultés auxquelles les populations ont été confrontées ce lundi, jour de rentrée.« Le sport a commencé », lance Valentin. Le reporter de votre journal l’a rencontré au quartier Omnisports, lieu-dit Titi garage, ce lundi, alors qu’il venait de descendre du taxi qui l’a transporté sur quelques kilomètres. Pressé de se rendre au travail, celui-ci a dû se résoudre à parcourir à pied la route Mobile-Omnisports – Hôtel du plateau (une vingtaine de minutes de trajet) pour ne pas rester bloqué dans les bouchons.
Valentin a le sourire large lorsqu’il parle de la cause de sa marche improvisée. « L’école a repris, notre calvaire aussi. Je viens de passer plus de trente minutes dans le taxi partant d’Eleveur. Le taxi devait me laisser à Emombo, mais à cette allure-ci je risque de ne pas m’en sortir. Je crois que dès demain je vais sortir à 6h pour pouvoir arriver au travail à temps.»
La course avec les élèves a donc démarré. Les habitants des quartiers sont habitués à cet exercice. Chaque année scolaire, ils doivent apporter des modifications à leur routine: sortir plus tôt, rentrer plus tard, subir les embouteillages et attendre les locomotives plus longtemps. Les premiers jours sont difficiles. Pourtant, la grande majorité des élèves n’a pas encore repris le chemin de l’école.
Charlotte s’essuie les pieds pour ôter la poussière avant de s’engager dans la recherche du taxi qui devra la conduire à l’établissement où elle enseigne. Il est presque 8h et elle est en retard. Elle a longtemps attendu la moto qui devait lui permettre de sortir du quartier Nkolmesseng. Charlotte est partie de son domicile avant sept heures du matin, mais elle devait d’abord accompagner ses propres enfants à l’école.
Les parents d’élèves aussi ont leur lot de galère. Ils doivent dorénavant renouer avec les réveils de bonne heure. Il leur incombe alors d’habiller leur progéniture, de préparer leur goûter et veiller à ce que rien ne manque dans les sacs d’école. Les enfants en bas âge doivent se faire accompagner par leurs parents jusque dans les salles de classe. La séparation est alors difficile pour beaucoup d’entre eux et ils n’hésitent pas laisser libre cours à des pleurs. L’émotion est si intense que certaines mamans versent quelques gouttes de larmes.
Il faut presque s’enfuir pour laisser la maîtresse prendre le relais où les responsables d’école se chargent de chasser les parents les plus anxieux.