La journaliste Mimi Mefo Takambou a été libérée samedi de la prison de New Bell où elle avait été écrouée dans la nuit du mercredi 7 novembre à Douala, après avoir été inculpée par un tribunal militaire pour «propagation de fausses nouvelles, outrage aux corps constitués et aux fonctionnaires, incitation à la révolte contre le Gouvernement et les Institutions de la République».
Le Syndicat National des Journalistes du Cameroun (SNJC) a profité de cette libération pour «remercier les autorités camerounaises pour leur compréhension et leur marque d'intérêt à notre appel à l'apaisement des rapports entre les journalistes et les institutions de la République», peut-on lire dans le communiqué rendu public à cet effet.
La journaliste Mimi Mefo est accusée d’avoir affirmé que le missionnaire Charles Truman Wesco de nationalité américaine a été tué par l’Armée camerounaise lors d’une fusillade le 30 octobre 2018 dans la région du Nord-Ouest.
«Les propos de madame Mimi Mefo Takombo qui, en plus d’altérer la réalité des faits et de répandre des contrevérités manifestes, ne manquent pas de jeter un discrédit sur nos Forces de Défense, fortement préjudiciable au moral des troupes, alors qu’elles mènent un combat loyal et légal contre des hordes criminelles mues par un dessein sécessionniste», a indiqué Issa Tchiroma Bakary, porte-parole du gouvernement, dans une déclaration.
Selon ce dernier, «au cours de l’autopsie, les plombs extraits de la dépouille ont confirmé que les tirs ayant eu raison du Révérend Charles Truman Wesco provenaient bel et bien d’une arme de type calibre 12 utilisée comme on le sait, par les terroristes sécessionnistes opérant dans les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest».
Dans sa déclaration, le SNJC remercie le collège d'avocats «qui ne cesse de grossir chaque jour», pour «leur dévouement, leur bénévolat et leur acharnement à cette cause qui a abouti à une première victoire, celle de la libération de notre camarade, collègue et consœur».
Le SNJC félicite toutes et tous les camarades et hommes des médias pour la forte mobilisation et l'élan de solidarité qui a brisé tous les clivages, au-delà de nos sensibilités, pour arriver à cette première victoire. Le SNJC salue aussi les dirigeants et le personnel d'ÉQUINOXE Radio/TV pour leur collaboration.
Le SNJC adresse particulièrement sa reconnaissance au Régisseur et le personnel pénitencier de la prison centrale de Douala pour le traitement des plus honorables qui a été réservé à MIMI MEFO et aux facilités accordées pour que les camarades lui apportent assistance.
Le SNJC entend maintenir cette synergie d'actions qui a permis cette victoire partielle pour que la victoire soit «totale avec l'arrêt des poursuites judiciaires». C'est pourquoi, «nous allons travailler à la mobilisation lundi 12 novembre 2018 de tous les hommes et femmes de médias à la première et espérons la dernière audience», écrit le président du SNJC, Denis Kwebo.
Le Bureau Exécutif National se félicite de la force morale de la journaliste Mimi Mefo pour n'avoir pas craqué et pour avoir gardé la foi. Le SNJC annonce à compter de ce samedi 10 novembre 2018, la levée du mot d'ordre de boycott des activités du gouvernement par les journalistes.
Otric N.