La publication des listes définitives suscite une fois de plus de la controverse.Rendus publics le 31 août dernier, des voix s’élèvent pour dénoncer des tripatouillages autour des résultats du dernier concours de la Police du 19 août 2017. La candidate Louise Ndongo Ebongue conteste les résultats dudit concours. Dans une correspondance adressée au Délégué général à la Sûreté nationale, Martin Mbarga Nguele, elle relève une probable erreur lors des saisies desdits résultats. Selon la plaignante, le nom remplaçant le sien sur la liste définitive ne figure ni sur la principale liste d’admissibilité, ni sur la liste additive.
Ce nième cas remet au bout du jour les différents scandales autour des résultats du concours d’entrée à la Police au Cameroun. L’un des scandales les plus stupéfiants est celui de 2002 sous l’ère Pierre Minlo Medjo. Lancé pour un recrutement de 1200 gardiens de la paix et 500 inspecteurs de police, les chiffres ont été multipliés par 3 voire plus.
Ainsi, on est passé de 2409 admissibles à 2649 admis pour les gardiens de police ; 1024 inspecteurs de police contre 1824. Outre ces chiffres élevés, l’on dénonçait d’autres irrégularités telles que les noms mal écrits, des fausses dates de naissance, l’ordre des noms non respecté, des candidats n’ayant pas déposé de dossier de candidature cependant définitivement admis.
L’arrivée à la Délégation générale à la Sureté nationale en août 2010, l’actuel Dgsn suscite beaucoup d’espoir. D’aucuns y voyaient le retour à la discipline et la fin des trafics dans ce corps de métier. Martin Mbarga Nguele déclara dans une édition de votre journal (le jour) en septembre 2011 qu’il entendait « ne rien laisser au hasard pour que la police redevienne ce qu’elle doit être, quel que soit le temps que cela prendra. » Au fil des années, les plaintes faisant suite à la longue attente des résultats devenue monnaie courante, se sont multipliées, laissant ainsi planer des soupçons de corruption, de trafic d’influence et autres.
En 2016, l’affaire Vanta Eto Annie Lucrèce défraie la chronique. Selon les informations relayées par les différents médias, Vanta Eto Annie Lucrèce déclarée définitivement admise au concours de la police, n’avait pas son nom sur la liste des candidats admissibles à l’oral. L’appartenance de la jeune femme est pointée du doigt. Originaire de la Haute Sanaga, sa proximité avec quelques pontes du régime est présentée comme la solution à l’équation.
En plus de ce problème, d’aucuns parlaient d’une vingtaine de personnes qui se sont retrouvées sur les listes n’ayant même pas déposé de dossier. La suite donnée àces différentes plaintes demeure inconnue. Qu’adviendra de la contestation de Louise Ndongo Ebongué ?