Le Préfet du département de Mfoundi pense que la police municipale est indispensable.
Jean Claude Tsila a initié une tournée dans les sept arrondissements que compte son département. Cette tournée, il l’a débutée le 6 mars 2019 par l’arrondissement de Yaoundé 2e. Chacune de ces descentes s’est soldée par une séance de travail. A Yaoundé 4, la concertation a réuni le Sous-Préfet, des Maires et leurs conseillers, la police nationale, les conducteurs de motos de cet arrondissement et leurs représentants syndicaux.
En dressant le bilan, le Préfet du département de Mfoundi n’y est pas allé d’une main molle. Il a noté que l’anarchie a fait son lit dans la ville de Yaoundé, depuis la suspension des activités de la police municipale. «Le diagnostic est peu reluisant», a-t-il déclaré. «Vous avez démontré votre incapacité à vous autogérer. Vous ne respectez plus rien. Vous violez les zones rouges. A la Poste centrale par exemple, certains circulent maintenant sans se soucier de l’interdiction», a ajouté l’autorité administrative. Et d’un ton ferme en s’adressant aux conducteurs de mototaxis, il a déclaré «tous les éléments sont réunis pour que la police municipale revienne».
D’après Jean Claude Tsila, Yaoundé va avoir dans les prochains jours, une vraie police municipale. «Nous nous sommes réunis au niveau du gouvernement et nous avons reconnu l’importance de cette police. Côté profils, il y aura une minutieuse sélection. Ils vont recevoir une formation de qualité des agents de la police et de la gendarmerie qui maîtrisent mieux le maintien de l’ordre public. Ils seront soumis également à une enquête de moralité», a indiqué le Préfet.
A titre de rappel, suite à l’altercation avec un conducteur de moto d’une trentaine d’années le mercredi 13 février 2019, le Préfet a sorti un arrêté portant suspension des activités de la police municipale généralement appelée Awara. «Les activités de la police municipale de la communauté urbaine et des sept communes de Yaoundé sont suspendues à compter de ce mercredi pour une durée de 30 jours. La mesure de suspension est susceptible d’être reconduite si les nécessités l’imposent », peut-on lire dans ledit arrêté.
Pour mieux comprendre la portée de cet arrêté, il convient de rappeler ce qui s’est passé le 13 février 2019. La police municipale avait entrepris de faire un contrôle inopiné. D’après le président de l’Association des conducteurs de motos taxis d’Elig-Edzoa, Minko, «le conducteur de moto a demandé à l’agent de la mairie de lui remettre les clés de sa maison après confiscation de l’engin, l’agent municipal a refusé de les lui remettre. Une violente bagarre entre les deux s’en est suivie. Le conducteur de la moto qui saignait a été conduit à l’hôpital central de Yaoundé. Sur les lieux, un véhicule des éléments de la police municipale et un engin à deux roues ont été incendiés par les conducteurs de motos courroucés».
Jean Claude Tsila avait confié à la presse que les éléments de la police municipale font l’objet de mécontentement de nombreux vendeurs ambulants et moto-taxis depuis un certain temps. Selon le préfet, les multiples plaintes des usagers faisaient remonter «l’escroquerie et les abus» dont ils sont victimes au quotidien.
Liliane N.