Prés 80 % de la population n’a pas accès à l’eau potable dans la capitale régionale du Nord-Cameroun.
Ce n’est plus un secret pour un visiteur qui frôle la ville de Garoua pour la première fois. Le constat est clair, l’extension exponentielle de la ville du fait de l’arrivée massive des populations complique la tache aux autorités municipales, aujourd’hui responsables de l’extension du réseau d’adduction d’eau dans leurs communes respectives d’après l’esprit de la décentralisation.
Dans la région du Nord, une partie de la population avalent de longs kilomètres en saison sèche à la quête de ce précieux liquide. Dans certains villages c’est dans les marigots où s’abreuvent les bétails que les ménages s’approvisionnent, dans d’autres, un seul point d’eau sert à ravitailler tout le village. La quasi-totalité des ménages se ravitaille dans les puits.
Se procurer de l’eau potable y est un véritable chemin de croix pour les populations de Garoua. Amina Moussa, âgée de 15 ans, habitant le quartier Takasko à Garoua parcourt par jour au moins quatre kilomètre pour obtenir 20 bidons d’eaux pour satisfaire ses besoins journaliers en eau de sa famille. Elle n’est pas la seule à faire cette corvée dans le quartier. Hadja, qui habite le quartier Ouro Labo, doit en faire le double de la distance de Amina c’est à dire l’aller et le retour.
Si les branchements de la camerounaise des eaux se constatent un peu partout dans les chefs lieux de départements, environs 80% de la population du Nord n’a pourtant pas accès à l’eau potable .Le manque des moyens financiers s’avère être l’une des raisons de ce déficit. « Tout le monde ne dispose pas des moyens pour faire le branchement de la Camwater à la maison. Donc les ménages se ravitaillent aux puits » explique Hadja Habiba, une habitante du quartier plateau à Garoua.
Outre si l’épidémie de choléra se propage de plus en plus dans la région du Nord et à Garoua en particulier, c’est effectivement parce que l’eau potable est une denrée rare dans certains quartiers de la ville de Garoua. A cela s’ajoute la négligence des règles d’hygiène par les populations.