Pour assainir la profession, le port du gilet a été imposé aux conducteurs par le préfet du département de la Bénoué David Embe
Après une longue période de mise en garde, les exploitants de moto dans la ville de Garoua n’étant pas en règle jusqu’au 07 Février 2019. Des barrages et des contrôles systématiques des pièces de moto ont été déployés par les autorités dans la quasi-totalité des artères fréquentées de la ville de Garoua.
Une décision prise par le préfet de la Bénoué David Embe après plusieurs mises en garde. Dans un communiqué sur les ondes de la Crtv Nord, le préfet de la Bénoué rappelait aux propriétaires et conducteurs de moto-taxis opérant dans la circonscription urbaine de la vile de Garoua que la date butoir à l’effet par eux de se conformer à la réglementation était fixée au 17 Juillet 2018.
Le gilet d’immatriculation, la carte grise, la plaque Cemac, la vignette, la police d’assurance et l’impôt libératoire leurs étaient exigés. Parmi les problèmes recensés par les exploitants de moto-taxi de la ville de Garoua, se trouvent en bonne place les tracasseries policières. Selon eux, les hommes en tenue profitent du contrôle pour les arnaquer. Souleymanou , moto-taximan, soutient à ce propos: “ Ils nous renversent avec les clients ”. Vient ensuite la paperasse. “ Quelque soit les papiers qu’on fournit à l’administration, il ne suffit pas à l’exploitation de votre moto ”, affirme, secrétaire général du Réseau des associations des moto-taxi de la Bénoué.
Pour pratiquer cette profession, il faut être conforme. Cela signifie : avoir son permis de conduire ; une vignette d’automobile ; payer ses taxes (impôt libératoire, permis de stationnement...) ; pouvoir justifier d’une visite technique, etc. Il faut en outre avoir son gilet. “ Celui-ci doit porter le cachet de la Commune de Garoua 1er .
Du côté des populations, les conducteurs de moto-taxi ne sont pas considérés comme des saints. On leur attribue plusieurs maux au rang desquels le taux élevé des accidents de la route et les agressions. A ce propos, Sandrine, une commerçante, avoue être à sa troisième agression à bord d’une moto.
Elle explique : “ Tu prends une moto. Tu lui donnes ta destination. Après une certaine distance, il fait semblant de prendre un raccourci. C’est en réalité pour retrouver des complices tapis quelque part ou pour rejoindre un coin presque inhabité et commettre son forfait ”. Sans donner un montant, cette victime affirme avoir déjà perdu beaucoup d’argent et trois téléphones portables.
Après la dernière agression, elle a dû refaire sa Carte nationale d’identité. Toutefois, “ je ne peux faire autrement que d’emprunter une moto pour mes déplacements. En l’absence de taxi qui coûtent chers, ils sont un mal nécessaire. J’essaie juste d’être prudente ”.
Afin de résoudre tous ces problèmes et assainir la profession, le port du gilet a été instauré par le préfet du département de la Benoué. Ces derniers “ portent des numéros d’ordre de la commune. Chaque numéro d’ordre a un document qui comporte l’identification de l’exploitant de moto-taxi. Cela a permis de séparer les clandestins et les professionnels ”, explique Saliou Bouba. En 2018, l’opération d’identification lancée par l’administrateur avait permis d’identifier 2.729 motos, 413 motos avis été mis en fourrière et plus de deux millions de Fcfa de droits de fourrière avait été engrangés par l’opération coup de poing.
C’est pourtant sans compter sur la détermination des autorités de la ville de Garoua. Des équipes mobiles de la communauté urbaines sillonnent depuis quelques jours les artères de la ville afin de traquer les récalcitrants. Il faut d’ailleurs noter que près de 70 % des motos entrent de façon clandestine et ceci grâce aux cascadeurs dans la région.
La non identification de ces engins concoure à une grande insécurité car certains propriétaires de moto n’hésitent pas à s’enfui après avoir commis des accidents craignant d’aller en prison faute de permis de conduire.