Casser la pierre pour nourrir leur famille, c’est le quotidien de certaines femmes dans la cité capitale de la région du Nord. Elles réduisent des pierres en tas de graviers dans l’espoir de les vendre aux propriétaires des chantiers de construction.
Un simple marteau et une pioche pour réduire la pierre en tas de graviers, c’est le quotidien des certaines braves femmes de la ville de Garoua. C’est comme Martha, cette mère de 03 enfants devenue malgré elle casseuse de pierre. Un dur labeur depuis 05 ans mais un travail qui lui permet de nourrir sa famille : « je parviens à rationner à la maison et payer la scolarité de mes enfants. C’est comme maintenant par exemple, nous sommes à la veille de la rentrée des classes. Chaque jour, je paye un, deux cahiers pour que mes enfants puissent entamer l’école dès le premier jour », nous dit Mama Martha, casseuse de pierre.
De plus en plus de femmes sur le site de Djoumassi non loin du site de traitement des déchets d’Hysacam où elles vont creuser ou bien casser la pierre pour les exposer au lieu dit “carrefour de la mort“. Martine Hélé rencontré en plein travail nous affirme : « nous avons commencé à creuser au carrefour de la mort. C’est quand on a épuisé de ce côté que nous nous sommes retrouvées à Djoumassi ».
Des mères qui viennent de divers quartiers de Garoua à savoir : petit paris, Ngalbidjé, Doualaré et Djoumassi. Elles sont déterminées à gagner de l’argent pour le bien-être familial. Ces femmes parviennent à s’organiser pour que la maison ne manque de rien avant de sortir. D’après Isabel Dembélé : « on se lève très tôt pour préparer la nourriture aux enfants et on garde dans le thermos pour qu’ils puissent manger à midi et vers 15 heures, on repart encore pour le repas du soir ».
Un travail à risque
Un travail de força qui n’est pas du tout aisé. Pour Martine : « c’est un travail qui demande assez d’énergie. Quand on rentre le soir tout le corps fait mal. Et quand tu dors même c’est comme si tu es morte. On peut même te déplacer ailleurs sans que tu le sache ».
Un dangereux travail qui a failli coûter la vie à une dame à la suite d’un éboulement de terrain tel que nous témoigne Martine : « une fois, la terre s’est effondrée sur une dame qui as perdu son pied ».
Pour peser face aux clients, des techniques d’approche sont multipliées. Malgré tout, les clients ne se bousculent pas : « on peut vendre un tas ou un tricycle par jour. Souvent on passe la journée sans rien vendre. Les prix vont en fonction de la quantité. Un sac de ciment coûte 5000 fcfa, le tas varie entre 5000 et 7000 fcfa et le tricycle vaut entre 9000 et 12000 fcfa. ». nous dit Mama Martha.
C’est ainsi que ces mères de famille se frottent les mains au quotidien pour la survie de leur foyer.
Innocent D H