La déclaration du Ministre du travail et de la sécurité sociale fait des gorges chaudes. Grégoire Owona s’exprimant sur les antennes de la crtv, affirme qu’il est possible pour un camerounais de vivre avec le SMIG.
Comme partout dans le monde, le Cameroun célébrait ce 1er mai, la fête internationale du travail. La 133e édition dans notre pays était articulée autour du thème « Protection du travailleur : vecteur de justice sociale et de travail décent au Cameroun ». En prélude aux manifestations du 1er mai le ministre du Travail et de la Sécurité sociale était l’invité du journal télévisé de 20h30 la veille du jour dit.
Face à Adèle Mbala, Grégoire Owona a réaffirmé qu’il est possible pour des camerounais de vivre avec le SMIG. Une déclaration qui courrouce de nombreux camerounais. Parmi ceux qui se sont senti heurté par ces propos de Grégoire Owona, un camerounais rencontré ce 1er MAI au Boulevard du 20 MAI à Yaoundé. Employé de l’entreprise des travaux publics RAZEL et travaillant dans le chantier du stade de Bepanda à Douala, « je suis choqué par ce que le ministre dit. Le dire c’est encourager les expatriés à nous maltraiter dans les chantiers. Comment payer moins de 40.000f à un camerounais lorsqu’un expatrié touche 300.000f par semaine, est véhiculé, logé dans un appartement avec des boys. Le ministre vient d’encourager l’injustice dans ce pays. Comment vivre dans un pays qui ne vous défend pas mais vous vend aux étrangers ? ».
La vérité c’est qu’elles sont nombreuses ces entreprises et ces personnalités qui ne payent pas le SMIG à leurs personnels. Grégoire Owona reconnait « je ne suis pas satisfait du niveau du SMIG, mais vous ne pouvez pas demander à une entreprise de vous payer ce qu’elle ne produit pas. Le SMIG c’est un minimum qui a été négocié entre les employeurs et les travailleurs. Nous nous sommes retrouvés entre des entreprises qui voulaient payer un SMIG à 60.000 FCFA et des entreprises qui ne voulaient pas le faire. Ne pouvant pas avoir deux SMIG, on a fixé le planché qui est de 37.270 FCFA ».
La question qui se pose est celle de la répartition de la richesse nationale. Car il est difficile d’admettre que dans une entreprise où des cadres supérieures sont payées à coût de millions de FCFA et exempt de charge de loyer, d’eau et d’électricité. Une situation qui a un impact négatif sur la production nationale. Les masses des ouvriers mal payés ne trouvent aucune motivation à s’investir dans les activités à eux confiés.
Stéphane Nzesseu