Le journaliste, quelques jours avant sa mort, a pointé un doigt accusateur sur Grégoire Mba Mba, sénateur du Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais
Le correspondant du quotidien le « Messager » dans le département de l’Océan aurait déposé une plainte contre le parlementaire du parti proche du pouvoir, le 16 octobre dernier, auprès du procureur de la ville de la République près les tribunaux de Kribi.
Et les termes de l’homme de média ne laissent planer aucun doute sur celui qui est pointé comme le « coupable » : « Monsieur le procureur, ma sécurité est menacée et c’est pour cela que je vous saisis, afin qu’elle soit garantie, parce que vous en êtes le garant… ».
De plus, je vous prends à témoin au même titre que l’opinion nationale et internationale, sur ce que si quelque chose nous arrivait, à moi ou à un autre membre de ma famille, monsieur Grégoire Mba Mba en sera tenu pour seul responsable… ».
Sa mort, quelques semaines après le dépôt de cette plainte est – elle une simple coïncidence, un malheureux concours de circonstance ? Ou alors, les menaces qu’il avait semblé lire dans les propos du sénateur sont – elles devenues une réalité ?
« Il y’a de cela quelques temps, j’ai rédigé un article dans le Messsager sur le litige qui existe entre le sénateur et le ministre Jules Doret Ndongo, au sujet du boycott du premier d’une cérémonie organisée par le second, à la place des fêtes de Kribi…Mr Grégoire Mba Mba a violemment arrêté sa voiture et m’a pris à parti. Il m’a dit – Pourquoi vous écrivez sur moi ? Je ne suis pas seul dans la ville. Continuez à écrire mais sachez que quand quelqu’un est déjà acculé, il s’accroche sur quelqu’un. Je vais m’accrocher sur l’un d’entre vous, Kamen, il faut savoir qu’on est tous ici à Kribi. Vous avez des enfants, vous avez une famille et on sait où chacun habite. Donc, on doit savoir comment faire. Tu es encore jeune… ».
Depuis que ladite plainte a été rendue publique, l’opinion tant au niveau national qu’international est divisé. Certains épousent le message véhiculé à travers cette plainte et exigent que justice soit rendue. Ils arguent que les derniers jours avant son décès, en dehors des appels du membre de la chambre haute du parlement camerounais, Sévère KAMEN a reçu de nombreux autres coups de fil qui avaient des relents de tribalisme. Ils exigent dès lors que Grégoire Mba Mba, malgré sa posture de parlementaire, doit répondre de ses actes et payer pour le « crime » qu’il aurait commis.
D’autres pensent qu’il s’agit d’une mésentente entre deux hommes qui se connaissaient très bien. Ils croient lire dans les propos du sénateur, les conseils d’un aîné à l’endroit de son frère cadet, rien à voir avec une quelconque menace de mort. Ceux qui pensent ainsi font fi des menaces que le correspondant du Messager a relevé dans sa plainte…
Une troisième catégorie de personnes pointe un doigt accusateur sur la veuve, qui aurait empoisonné son époux. Ces derniers parlent de crise de jalousie.
Quoi qu’il en soit, les enquêtes sont en cours et, l’on ne peut qu’espérer avoir les résultats de ces dernières, afin que les coupables, s’il en existe, répondent de leurs actes.
La presse camerounaise malheureusement, depuis quelques mois, passe par des difficiles. Il paraît dès lors logique que face à une actualité comme celle-ci, les cœurs s’enflamment et qu’on revendique la vérité.
Nicole Ricci Minyem