La conférence sur les Archives qui s’est ouvert ce jour à Yaoundé a pour thème : Archives : Gouvernance, mémoire et, Patrimoine.
Il s’agit d’une initiative du Conseil International des Archives et, pendant les trois prochains jours, les participants notamment les universitaires, les professionnels et les experts, venus de divers horizons vont également s’appesantir sur les enjeux panafricains relatifs aux archives de même que sur les défis posés par le développement durables.
Les spécialistes des problèmes archivistiques, notamment en Afrique, se sont appuyés, au cours de leurs études, sur l’histoire des institutions archivistiques et documentaires en Afrique francophone, avant et après les indépendances pour dresser un état des lieux de l’organisation, la gestion et la conservation des archives, identifier les principaux problèmes et établir des recommandations et des propositions d’organisation. Dans un ouvrage intitulé : Prise de conscience globale et nécessaire, ils ont résolu d’informer les décideurs des graves dégâts causés par l’absence d’archives organisées, afin que ces derniers prennent toute la mesure du problème crucial des archives.
La rencontre qui va connaître son apogée dès ce jour, a été précédé par des réunions de gouvernance du Comité exécutif, des commissions du programme, le forum des archivistes nationaux, les réunions des groupes d’experts ainsi que des organisations partenaires…
Et, pour les prochaines heures, le président de l’Association camerounaise des archivistes Marc Florent Essomba donne le programme : « Plusieurs ateliers d’échanges et de formations vont regrouper chacun au plus 20 participants. Ils ont été mis en place pour meubler les trois prochains jours… Les participants vont réfléchir et proposer des pistes de solutions. Au-delà des thématiques centrales, ils vont plancher sur la problématique de la gouvernance documentaire en Afrique, le bilan de la situation des archives sur le continent africain … ».
Marc Florent Essomba aussi que « L’archive dont le rôle est de prouver l’existence de l’écriture et de l’histoire d’un pays, notamment le nôtre, s’intègre à l’exploitation des expériences passées, pour éviter de réinventer le fil à couper le beurre… ».
Le docteur Esther Olembe va dans la même logique et se réjouit que le Cameroun soit le pionnier d’un tel événement : « C’est un honneur pour nous d’être pionnier dans la diplomatie archivistique et, ce sera le moment des grandes résolutions parce que lors de cette conférence, ll va être question de panafricanisme archivistique. L’idée de tenir ces assises en Afrique c’est de rappeler qu’il ne s’agit pas d’une organisation blanche. Il s’agit d’une organisation qui doit prendre en compte toutes les spécificités et tous les continents, surtout l’Afrique qui a mal de ses archives… ».
Poursuivant dans le même ordre d’idées, Esther Olembe précise que : « On a toujours dit que l’Afrique est le continent de l’oralité ; même si cela est discutable, toujours est -il qu’il y’a une part de vérité dans cette assertion. Il est donc question de réfléchir désormais pour mieux conserver nos ressources aussi bien orales qu’écrites. Ne dit-on pas chez nous que lorsqu’un vieillard meurt, on perd une bibliothèque. Alors quels sont les mécanismes que les pays africains mettent en place pour conserver ces bibliothèques ? Je crois humblement que la conférence de Yaoundé va apporter des réponses à toutes ces questions, c’est un rendez-vous du donner et du recevoir… ».
Nicole Ricci Minyem