Pour inverser la vapeur, des actions multiformes sont menées dans cette région par la délégation régionale des affaires sociales et ses partenaires. Des efforts qui s’intensifient à l’occasion de la célébration de l’édition 2020 de la journée mondiale contre le travail des enfants célébrée ce 12 juin 2020 dans un contexte marqué par la pandémie de Covid-19.
Dans la région du Nord, le phénomène du travail des enfants est perceptible à plusieurs niveaux. Il suffit par exemple au reporter de se rendre au Grand marché de Garoua pour voir comment les enfants se livrent à des taches qui sont purement et simplement des travaux d’exploitation. C’est le cas de Stéphane âgé de 10 ans qui nous confie, « mes parents sont au village, j’ai décidé de vendre l’eau pour m’occuper de moi. Si je ne le fais pas je n’aurai même de quoi me nourrir ». Ceci est un cas parmi des milliers d’autres, car dans la région du Nord selon les chiffres de la délégation régionale des Affaires sociales, environ 3 000 enfants sont confrontés au phénomène du travail des enfants. Sont pointés du doigt, la pauvreté ambiante, l’instabilité des foyers et la perte de l’affection parentale entre autres raisons. « Généralement ces enfants ont quitté le cocon familial pour se retrouver dans la rue. Et pour survivre, ils se livrent à diverses activités », explique Robert Hamadou, délégué régionale des Affaires sociales du Nord sur les ondes de la Crtv.
Terreaux fertiles
Les exploitations minières, domiciles des particuliers, ou la vente ambulante sont parmi tant d’autres, les cadres dans lesquels se développe le plus souvent le travail des enfants qui sont pourtant protégées par la loi contre de telles pratiques. Ce qui contraste alors avec les efforts qu’ils doivent fournir en faveur de leur éducation. « Quand le travail devient avilissant, c’est-à-dire vous rendez la vie de l’enfant rude dans le cadre du travail, c’est l’exploitation », ajoute le délégué régional des Affaires sociales du Nord.
Les pouvoirs publics conscients des conséquences néfastes du travail des enfants multiplient des actions pour tordre le coup au phénomène. Ainsi, l’accent est mis sur la sensibilisation des enfants, mais aussi des familles dans leur ensemble en faveur de leur insertion socio-économique avec l’appui des centres d’accueil surtout en cette période marquée par la présence de la menace sanitaire due au coronavirus qui tend à aggraver la situation du travail des enfants en quête accrue de la pitance quotidienne.
Innocent D H