Les travaux de cette Commission ont débuté le vendredi 26 octobre 2018 dans la salle de Conférences du Ministère de la Communication.
Pour le compte de cette année, le gouvernement a débloqué la somme de 240 millions de FCFA à partager entre les médias du secteur privé qui seront jugés éligibles, pour bénéficier de cet appui. C’est Issa Tchiroma Bakary le Ministre de la Communication (MINCOM) qui a rendu public l’annonce le 20 février 2018. C’était au cours de la 16ème session de la Commission nationale d’examen des demandes d’accès au bénéfice de l’aide publique à la communication privée, pour le compte de l'exercice 2017.
Le montant alloué à l’aide à la presse privée qui est de 240 millions de FCFA ne réjouit guère les patrons des médias. Ils le jugent «maigre». Le MINCOM a expliqué vendredi dernier, que ledit montant tient du contexte sécuritaire qui prévaut actuellement. «Il y a eu des évènements qui sont venus paralyser notre budget. C’est ce qui fait que le gouvernement a mis à la disposition de la presse ce montant. La responsabilité du gouvernement consistant à faire l’échelle courte à la presse pour qu’elle parte des organes de presse pour devenir des entreprises de presse…Nous sommes encore en guerre contre Boko Haram dans la partie septentrionale de notre pays. Les forces de sécurité sont également déployées dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Leur présence a un coup phénoménal», a déclaré le Ministre qui est par ailleurs le président de la Commission nationale d’examen.
Le nombre d’organes de presse et de structures de communication à capitaux privés dont les dossiers sont actuellement examinés, s’élève à 150. Dans le détail, on a 65 dossiers pour la presse écrite, 11 pour les radios commerciales, six pour la télévision, trois pour l’imprimerie, 11 pour la presse en ligne, trois pour les producteurs, un pour la communication globale, huit pour les organisations professionnelles et 42 pour les radios communautaires. En plus de ce budget qui ne convient pas aux médias du secteur privé, les sites d’information en ligne demandent aussi à être davantage considérés dans la répartition de l’aide. Un point de vue partagé par Leonard Fandja, Directeur de publication et membre de la Commission nationale d’examen. «Nous estimons que la presse en ligne doit être davantage prise en compte parce que nous dépensons beaucoup d’argent en terme d’internet sans compter d’autres charges directes et indirectes», a-t-il expliqué.
S’il faut sortir du pays et comparer la subvention de l’Etat camerounais au bénéfice du secteur de la communication, à ce qui est dans d’autres Etats africains, il conviendrait de dire qu’elle ne fait pas pâlir d’envie. Dans les pays voisins comme le Gabon, l’enveloppe de la subvention à la presse privée est passée en 2015, de 500 millions à 2 milliards FCFA. Du fait donc du budget jugé «maigre», plusieurs médias camerounais ont décidé de ne pas postuler à cette «aide» de l’Etat. La preuve est que, sur 600 titres dans la presse écrite, à peine 65 médias ont déposé un dossier de demande de subvention.
Liliane N.