Les importations de véhicules d’occasion au port de Douala se situent autour de 45 000 en 2017, soit pratiquement le triple des véhicules d’occasion importés il y a dix ans, selon les statistiques du Guichet unique du commerce extérieur (GUCE) et de la Société générale de surveillance (SGS).
Sur la base des chiffres combinés, et relayés par APA, il ressort que le nombre de véhicules d’occasion importés ne cesse de croître au Cameroun. Ainsi, si en 2006 ces sociétés citées en sus affichaient les chiffres de 17 540 véhicules d’occasion importés, ceux-ci sont passés à 39 093 véhicules importés usager en 2012, puis, à 45 000 unités en 2017.
D’après les experts de ce secteur d’activités, ce niveau d’importation traduit tout simplement le faible pouvoir d’achat des Camerounais, les véhicules d'occasion étant toujours moins onéreux que les neufs. «Les Camerounais aiment les belles choses mais sont réalistes, et n’achètent que ce qui est à leur portée. Le phénomène des voitures d’occasion n’a commencé que dans les années 90. Je suis optimiste, je pense que ça finira et qu’un jour, nous fabriquerons nos propres voitures», analyse un Expert automobile.
La hausse des importations des voitures de seconde main est aussi encouragée par l’absence d’usines de fabrication ou d’assemblage de véhicules «made in Cameroon». Reste à attendre le démarrage effectif de la Cameroon automobile Industry Compagny (Caicc) en gestation dans la zone industrielle de Bonabéri et à Kribi.
En fin 2017, la filiale camerounaise du groupe indochinois mettra sur le marché entre autres des bus, des camions et véhicules légers, des pick-up. Le coût de l’investissement est de plus de 92 milliards de FCFA. «Pour le moment, le financement est assuré en equity par les actionnaires. Mais il y a un pool bancaire qui doit accompagner le financement à long terme. Donc, nous sommes en train de travailler sur les garanties et tous les éléments de sureté pour lever les premiers fonds», confiait Roger Djakam, le représentant local de CAIC.
Cette hausse des importations entraîne une nette amélioration des recettes pour l’Etat, de 34 milliards de FCFA engrangés en 2012 de ces opérations au titre de frais divers pour les importations de véhicules d’occasion ou usagés, on en est à plus de 40 milliards de francs CFA actuellement.
La loi de finances 2019 comporte un plan fiscal pour lutter contre les importations des voitures d’occasions au Cameroun. Dans cette optique, l’importation des véhicules de tourisme d’une cylindrée inférieure ou égale à 2500 cm3 de plus de 10 ans à 15 ans est désormais soumise à un taux du droit d’accises égale 12,5%.
Pour les véhicules de plus de 15 ans, le droit d’accises est de 25% alors que les véhicules de 1 à 10 ans sont exemptés du droit d’accises. Le même barème fiscal est appliqué pour les véhicules de tourisme les autres véhicules utilitaires, les véhicules de transport en commun, les remorques, les tracteurs à l’exclusion de ceux destinés aux activités agricoles.
«Pour encourager les Camerounais à acheter les véhicules un peu plus jeunes, l’Etat a décidé de donner la possibilité à certains entrepreneurs ou à certaines entreprises d’ouvrir des foires de véhicules dans les agglomérations de leur choix», a-t-on indiqué à la Direction générale de douanes (DGD).
Otric N.