Sa directrice exécutive, Maximilienne Ngo Mbe, a tenu un point de presse à cet effet le 14 août 2018 à Douala.
Première Organisation non gouvernementale (ONG) à confirmer l’implication des forces de défense et de sécurité dans la vidéo de l’exécution de deux jeunes femmes et de deux enfants dans l’Extrême-Nord, diffusée en juillet dernier, le Réseau de défense des droits humains en Afrique centrale (REDHAC), a réagi après l’annonce de l’arrestation de sept militaires.
Le gouvernement par la voix de son porte-parole, avait annoncé le 10 août dernier leur « mise à la disposition de la justice » au terme de l’enquête prescrite par le chef de l’Etat. Face à la presse le 14 août 2018, la directrice exécutive du REDHAC, Maximilienne Ngo Mbe a salué la mise aux arrêts de ces militaires, en dépit des démentis de leurs exactions pendant de longues semaines par l’Etat.
« Quand il y a justice, on peut estimer que c’est la consolidation d’un Etat de droit. On ne peut donc que se réjouir, mais il ne faut pas que cela s’arrête à ce communiqué parce que souvent, dans nos pays, on ne sait jamais comment ça fini parce qu’on n’a jamais de résultats fiables à annoncer au peuple », a précisé la directrice du REDHAC, avant de lancer un appel au gouvernement.
« Nous continuons de demander au gouvernement de punir sévèrement ceux qui ont commis ces actes. Nous lui demandons également d’identifier les victimes et de passer aux indemnisations de leurs familles pour qu’elles puissent faire le deuil. Il faut que le gouvernement fasse preuve de bonne volonté dans la lutte contre l’impunité », a tenu à souligner Maximilienne Ngo Mbe.
De sources concordantes, la vidéo a été tournée dans la région de l’Extrême-Nord, précisément au lieu dit Krawa-Mafa, une bourgade de Zeleved dans l’arrondissement de Mayo-Moskota, département du Mayo-Tsanaga. Ces exécutions ont eu lieu en 2014. A en croire les mêmes sources, les noms des deux femmes sont Zoumtegui Ndomoko et Kelou Manatsad. Elles et leurs deux enfants sont enterrés au pied de la montagne visible dans la vidéo et appelée « Vizi Kokor Vegebi » qui signifie littéralement en Mafa « Pied de la montagne de Vegebi ».
La scène retracée dans la vidéo se déroule à un kilomètre du poste militaire de Zeleved, l’unique couvrant à l’époque une vaste zone allant de Gouzda-Vreket à Tourou. Les victimes ont transité par le camp militaire avant d’en être extraites et conduites au pied de la montagne pour exécution.
Le REDHAC exige par ailleurs du gouvernement des excuses publiques et écrites pour la diffamation dont il a été victime de la part de son porte-parole et des hauts gradés de l’armée pour avoir révélé la vérité dans cette odieuse vidéo qui ne fait pas honneur à notre pays.