Le chef de l’Etat, Paul Biya, a signé le 7 décembre 2018 un décret habilitant le ministre en charge de l’Economie, à signer avec la Banque arabe pour le développement économique en Afrique (BADEA), un accord d’un montant de 25 millions de dollars, soit environ 15 milliards FCFA.
Ce financement, selon le décret présidentiel, servira à l’importation d’engrais au profit de la Société de développement du coton (Sodecoton). Le montant de 15 milliards FCFA correspond exactement à celui que la Société attend de l'Etat camerounais, depuis 2017, au titre d’appui devant permettre la restructuration de cette entreprise qui encadre plus de 250 000 producteurs.
Les états financiers consolidés de la Sodecoton, le fleuron agro-industriel des trois régions septentrionales du Cameroun, affichent un résultat net pour 2017 s’établissant à 4,3 milliards FCFA. En 2018, la Sodecoton vise une production de 260 000 tonnes de coton et envisage de décupler cette quantité au cours des prochaines années, au moyen de l’introduction des OGM.
En effet, rapporte Investir au Cameroun, afin de remettre la Sodecoton à flots, après trois années successives de déficit, qui ont fait perdre à l’entreprise, une enveloppe globale officiellement estimée à 35,6 milliards de FCFA, l’Etat du Cameroun avait promis d’y injecter une subvention de 30 milliards de FCFA.
A ce jour, seulement 15 milliards de FCFA ont été effectivement débloqués. Mais, grâce à cette manne financière et à ses fonds propres, la Sodecoton, apprend-on, a pu remettre à niveau ses équipements industrielles, qui tournent désormais à 90% de leurs capacités, contre 51% seulement en 2016. Dans le même temps, les usines ont été équipées en groupes électrogènes, afin d’asseoir leur autonomie énergétique face aux coupures récurrentes d’électricité.
Le renouvellement et la réhabilitation du matériel roulant de l’entreprise permet désormais à la Sodecoton d’évacuer dans les délais, le coton des champs vers les usines, annulant ainsi les pertes souvent liées à la mouille du coton. Couplées à l’amélioration des conditions de travail des employés, ces mesures de restructuration ont permis au géant agro-industriel des régions septentrionales du Cameroun, de sortir la tête de l’eau.
Au demeurant, «bien que la société aille de mieux en mieux, je saisis la présente circonstance pour appeler une fois de plus l’attention des pouvoirs publics sur les appuis attendus de l’Etat. Car, la situation de cette entreprise n’est pas totalement expurgée de la fragilité que le moindre élément perturbateur, endogène ou exogène, pourrait mettre à mal, si les mesures de remise à niveau des capacités techniques des usines d’égrenage envisagées avec ces appuis, ne sont pas matérialisées», a fait savoir le Dg de la Sodecoton, Mohamadou Bayero Bounou, en marge des festivités marquant la célébration de la dernière fête internationale du travail.
Il évoquait ainsi les 15 milliards de FCFA encore attendus de l’Etat, sur l’enveloppe globale de 30 milliards de FCFA promise dans le cadre de la restructuration de cette entreprise, qui encadre plus de 250 000 producteurs dans la partie septentrionale du Cameroun.
Otric N.