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Affaire Victoire Stéphanie Djongou : Qui va démêler l’écheveau ?

mercredi, 11 novembre 2020 09:00 Nicole Ricci Minyem

L’histoire relatée sur le plateau d’Equinoxe télévision reflète t –elle la réalité des faits ou alors, il ne s’agit qu’un tissu de mensonges ? Dans un reportage réalisé par nos confrères d’Equinoxe tv, la parole a été donnée aux proches de la femme qui a été interpellée cinq jours après son passage sur les antennes.

Une décision prise par ce média, après la passion que cette histoire a déchaîné sur les réseaux sociaux, mettant en exergue le courroux, l’incompréhension et la consternation des Camerounais ayant compati avec Victoire Stéphanie Djongou.  Dans ce reportage, les membres de sa famille proche interviennent, car, au-delà de ses filles, et contrairement à ce qu’elle avait laissé croire, elle n’est pas séparée mais, vit avec son beau père, ainsi que le père  de ses jumelles, « depuis son retour des régions en proie à la crise sécuritaire ».

 

Témoignage de ses filles

« Maman a vécu en zone anglophone, au quartier Fianguou, elle avait des jumelles qu’elle a perdues dans la zone anglophone. Elle est revenue ici, chez le papa  de ses enfants ; nous avons fait plus de trois mois sans se voir et c’est longtemps après que nous sommes venues la retrouver ici dans sa belle famille… ».

 

Les jumelles qu’elle affirme avoir perdu au début de la crise et dont les sœurs ignorent les noms, n’ont aucun document officiel, aucune photo qui permettent de corroborer leurs dires :  

« Parce que tout a été brûlé, perdu dans la crise. Si on veut bien constater, son acte n’a plus d’écriture, ni de signature du maire ; c’est juste son nom qui est en haut et quelques écrits qu’on voit. Et, c’est à cause de cela qu’elle n’a pas pu faire une carte d’identité depuis ».

 

Son beau père, qui serait en fait le papa de son compagnon et père des jumelles, lui aussi atteste du séjour de Victoire Stéphanie Djongou dans les régions en crise :

« Il y’a environ trois ans, voire quatre ans que je l’ai adoptée. Elle est parfaitement bilingue. Je sais que Victoire défend toujours la bonne cause… ».

 

Les geignements continuent, certainement pour éveiller l’apitoiement des Camerounais

 « Nous sommes là, nous vivons étouffés, c’est Dieu qui nous maintient… ».

 « C’est toute une misère, c’est vrai que nous faisons les efforts de cacher. Ca fait depuis, on ne part plus à l’école, nous sommes tous à la maison… ».

 

Il n’ ya eu aucun paiement selon ses filles, pour la pousser à inventer une telle histoire

« On dit qu’elle a été payée par un parti politique, et pourtant  ce n’est pas vrai. C’est la situation que ma maman a vécu qu’elle a raconté… ».

« Nombreux sont les gens qui ne connaissent pas la vie des autres et se permettent de dire du n’importe quoi. Vous avez beau fréquenter avec elle, beau la connaître mais, vous ne savez pas par quoi elle est passée. Et ce par quoi elle continue de passer.  Ma mère n’a rien fait… ».

 

Des témoignages qui suscitent quelques questionnements et dont les réponses peuvent permettre de mieux comprendre cette rocambolesque histoire  

Les jumelles décédées avaient quel âge, étant donné que dans son témoignage sur les plateaux d’Equinoxe télévision, Victoire Stéphanie Djongou a affirmé ceci : « Pendant que nous marchions en brousse, j’avais un enfant au dos, et l’autre, je le tenais en main… » ?

Si ces enfants pouvaient déjà marcher, cela ne signifie t –il pas qu’ils ont des actes de naissance ?

Et, même si les documents ont disparu dans les flammes, les souches n’existent – elles pas dans les Centres d’Etat Civil dans lesquels les naissances ont été déclarées ? N’est – il donc pas possible de les retrouver et d’avoir enfin une trace, les noms des enfants décédées ?

N’ y ‘ t –il pas moyen de mener des enquêtes dans l’hôpital ou le Centre de santé dans lequel elle a donné naissance à ses jumelles et fournir la preuve irréfutable qui viendra corroborer son histoire ?

Au cours de cette émission, Victoire Stéphanie Djongou a affirmé qu’ « Elle vit seule avec ses enfants, abandonnée de tous et sans personne vers qui se tourner. C’est ce qui l’a poussé à aller s’installer chez une sœur à Kumba… ».

Quel est le nom de cette « sœur » ? D’où sortent – ils, le beau père ainsi que le père des jumelles, qui n’a pas été présenté dans le reportage de nos confrères et, auprès de qui elle vit depuis son retour du Noso,  selon les dires de ses filles ?

 

Par ailleurs,

Confiante d’avoir simplement relaté les faits vécus, pourquoi ne pas profiter de son séjour auprès des Services des Forces de Défense et de Sécurité pour donner des informations qui pourraient permettre de retrouver les restes de ses enfants, qu’elle a dû abandonner dans la brousse, afin de leur donner une sépulture digne ?

Et, aujourd’hui qu’on veut promouvoir le partenariat entre l’Armée et les Populations, les informations en sa possession ne pourraient – elles pas permettre de sécuriser les zones qui sont encore contrôlées par les ambazoniens ? cela s’est fait avec les ex terroristes qui aujourd’hui, ont permis de démanteler d’autres groupes…

 

Comment expliquer cette propension qu’ont certains à peindre en noir, l’Armée Camerounaise ?

Ceux qui défendent Victoire Stéphanie Djongou, à qui il n’est demandé que des preuves de ses affirmations, après son passage dans un média, dont les prises de position peuvent parfois prêter à confusion, laissent entendre que « Les aveux lui ont été arrachés, c’est la raison pour laquelle on ne montre que ce bout de vidéo ; Elle est obligée de faire des affirmations et se dédire, sous le coup de la pression alors qu’elle est asthmatique… ».

 

Un fait reste irréfutable.

Il n’est pas question de jeter l’opprobre sur une Camerounaise dont les conditions de vie « seraient difficiles » ; cependant, les victimes dans le Noso se comptent par centaines aujourd’hui et, contrairement à ce que certains veulent faire croire, Les Soldats Camerounais font plus un travail social que militaire.

Il est dès lors assez difficile, de faire passer l’information selon laquelle les Forces de Défense et de Sécurité veulent museler une maman qui a douloureusement perdu le fruit de ses entrailles ; Surtout qu’en relatant son histoire, elle n’a, à aucun moment affirmé que c’est l’Armée Camerounaise qui « tiraient les Coups de feu et utilisait les machettes dans la brousse, obligeant les uns et les autres à garder la bouche fermée ».

 

Où se trouve la vérité dans cet imbroglio ?

 

Nicole Ricci Minyem

 

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