Selon le gouvernement, durant les huit dernières années, le Cameroun a enregistré 22 314 accidents matériels et corporels intervenus sur les routes, pour un total de 8 669 morts.
Le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement camerounais, Issa Tchiroma, a dressé le 5 décembre 2018 à Yaoundé, un état des lieux alarmant du transport routier clandestin au cours des huit dernières années. Selon le membre du gouvernement, le Cameroun a enregistré une moyenne d'environ 1 000 morts par an, dont bon nombre sont des victimes des « Clandos » ou des « Opeps ».
Ce sont ces véhicules sans plaques d’immatriculation, pour la plupart. Leurs conducteurs exercent souvent sans permis de conduire ou autres titres de transport, sans licence de transport ou autorisation préalable, etc. Ils utilisent des véhicules ou des motos à usage personnel. Généralement, les « Clandos » font du transport inter-urbain de marchandises, et/ou, de personnes, sans la lettre de voiture ou le bordereau de route requis.
Par ailleurs, ces véhicules exercent leurs activités de transport public en dehors de la zone ou de l’itinéraire autorisé. «Sans aucun doute, les caractéristiques de ces véhicules clandestins sont à mettre en cause dans cette proportion élevée d’accidents et de morts dus à l’accroissement des véhicules de ce type sur nos routes», a affirmé Issa Tchiroma.
Les causes de la recrudescence de ce bilan macabre, selon le ministre de la Communication sont de trois ordres. D’abord, les causes humaines. « On note la responsabilité des conducteurs due à l’excès de vitesse, à de mauvais dépassements, aux surcharges des passagers et/ou des marchandises, à la conduite en état d’ébriété, aux mauvais stationnements… », affirmait M. Tchiroma au cours d'une conférence de presse organisée le 7 septembre à Yaoundé.
Ensuite, le membre du gouvernement a parlé des causes matérielles. « Elles sont directement liées à l’état technique des véhicules majoritairement caractérisé par l’usure des pneus, la défaillance des systèmes de freinage, la complaisance coupable des agents chargés d’assurer la visite technique des véhicules », a relevait le ministre de la Communication.
Enfin, il a cité les causes infrastructurelles. «Elles concernent d’une manière générale le mauvais état des routes avec la fréquence de nids de poules, les défaillances dues à l’envahissement des accotements par la broussaille et donc, le défaut de cartonnage des abords de chaussée…».
Face à la gravité de la situation, a indiqué M. Tchiroma, le premier ministre a prescrit au Comité national de lutte contre le transport routier clandestin, de prendre toutes les mesures appropriées pour circonscrire cette activité.
Aux fins de conduire une vaste campagne de communication pour sensibiliser les différents acteurs et les populations sur les dangers publics et sociétaux que présente le transport routier clandestin, le PM a prescrit la mise à contribution du ministère de la Communication et de toutes les administrations sectorielles traitant des questions liées au transport routier, notamment, le ministère des Transports et le ministère de l’Administration territoriale.
L’un des objectifs de cette campagne de sensibilisation gouvernementale est d’inciter d’ici décembre 2020, au moins 80% des acteurs du secteur, à se conformer aux règlements qui régissent le secteur des transports routiers au Cameroun. Cela pour réduire de manière significative, le nombre d’accidents consécutifs au transport routier clandestin.
Otric N.