La météo l’avait pourtant annoncée. Ce jeudi, les fortes pluies qui tombent dans la petite localité d’Ebebda devait être accompagnées des éclairs et de violentes tornades. Mais lorsque la pluie est tombée cet après-midi les dégâts se sont fait plus grave que ce que pouvait imaginer les populations de la contrée.
La commune d’Ebebda subit l’influence du climat équatorial avec ses dérives dues aux différents dérèglements du climat. Normalement, nous sommes entrés dans la petite saison pluvieuse depuis mi-mars. Elle devrait aller jusqu’à mi-juin. Il faut le savoir, la moyenne annuelle des précipitations est de 1.577 mm. C’est parmi les zones les plus pluvieuses du pays. En plus, il ne faut pas oublier que c’est une localité traversée par plusieurs cours d’eau dont le plus important est la Sanaga. Le plus long fleuve du Cameroun.
C’est dans cet environnement que les gouttes sont tombées hier après-midi. Etant encore dans ses débuts, les pluies sont très violentes. Pendant de nombreuses minutes, les pluies ont baigné la ville d’Ebebda. Le relief de la localité est légèrement accidenté. Avec des plaines, des collines et des vallées qui sont pour la plupart au bord du grand fleuve. Un relief qui permet le ruissellement des eaux. Or au même moment, les sols essentiellement constitués de granites et de quartzites ne facilite pas une abondante infiltration de l’eau. Ce qui favorise grandement les inondations comme ce à quoi on a assisté ce jour.
Conséquences, 25 habitations complètement ou partiellement détruits. Et plus de 180 personnes dans la rue. Ce sont pour la quasi-totalité, des camerounais qui ont fui la guerre dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Ils ont marché pendant longtemps et ont trouvé refuge sur les terres d’Ebebda. Ce sont donc de gros efforts qui partent ainsi à l’eau. Des femmes et des enfants qui vont passer la nuit à la belle étoile suite à cette catastrophe. D’après les témoignages des riverains ces camerounais sont arrivés là il y a moins d’un mois. Certains superstitieux ont voulu faire un rapprochement entre cette violente pluie et celle qui a arrosée la ville de Buea la semaine dernière. Comme quoi il s’agirait d’un message à l’endroit des populations ressortissantes de ces régions anglophones. Mais il n’en est rien.
L’heure est à la mobilisation pour ces camerounais qui dorment depuis hier à la belle étoile. Plus encore, il faut amener les autres populations à prendre des mesures pour ne pas que les fortes pluies détruisent leurs habitations.
Stéphane NZESSEU