Le drame est survenu le 22 août 2021 au lieu-dit jardin, au camp Yabassi dans le 2e arrondissement de Douala.
Nouvel effondrement d’un immeuble dans la capitale économique et encore des morts! Les victimes, trois membres d’une famille voisine a cette bâtisse R+2 dont les travaux de réfection étaient en cours.
Bertin Kameni, 5 ans, sa petite sœur, Charlotte Success Takam, 1 an et leur grand-mère de 52 ans ont été engloutis dans l’effondrement qui a par ailleurs fait un blessé.
La maman des deux enfants, présente au moment de l’effondrement raconte ce qui s’est passé. « J’ai entendu des cris, mon deuxième enfant criait mon cou, mon ventre mon cou, j’ai cassé la fenêtre par ou je suis passée. Son frère criait également. J’ai commencé à crier à l’aide, ohh secours aidez-moi, mes pauvres enfants et ma mère ohh secours. Comme la mère a vu les enfants crier, elle est venue se coucher à côté d’eux que mieux je meurs. Le parpaing a frappé le ventre de la plus petite, raison pour laquelle elle criait fort. Le temps pour les voisins d’escalader et d’arriver. On a réussi à les enlever, les enfants étaient déjà morts, le temps d’évacuer la mère, elle nous a également quittée. » Relate la maman qui pleure à chaudes larmes.
L’une des filles de la maman ayant construit l’immeuble qui s’est effondré explique que la bâtisse menaçait de s’effondrer depuis sa construction il y a six mois de cela. « La dalle là vibrait depuis. Quand je quittais d’ici j’ai dit que la maison ci va finir par nous tuer un jour. Il fallait être la quand le vent soufflait, la maison bougeait, ce n’était pas la blague, le sable tombait sur nous, les parpaings bougeaient… »
Informé, le préfet du Wouri, Benjamin Mboutou s’est rendu sur le lieu du drame et à déploré la violation des normes requises en matière de construction et l’habitat précaire. Il envisage avec le concours de la Communauté urbaine de Douala, de déguerpir urgemment les populations de cette zone pour un réaménagement approprié.
« Lorsque vous observez les matériaux de construction, il est à un niveau, deux niveaux, et il utilise le fer de 10 et de 08 et en bas il y a des gens. Il comptait refaire les travaux, déjà que l’endroit est exigu, il refait les travaux comment? S'indigne le préfet. "Je me demande comment il voulait faire les travaux sans voix d’accès. J’insiste qu’il faut des mesures fortes. Je crois que nous allons réfléchir avec le maire de la ville et la communauté urbaine, il faut peut-être recommencer les déguerpissements. Je ne sais pas quel architecte peut nous conseiller ce qu’il faut faire ici sans que les gens ne partent." Conclut le Préfet du Wouri qui fait savoir que c'est le deuxième immeuble qui tombe à New Bell.
Le propriétaire de l’immeuble effondré a été interpellé et gardé à vue au commissariat du 6e arrondissement.
C’est le troisième effondrement d’immeubles enregistré à Douala en moins de deux mois. Le 14 juillet dernier, l’échafaudage d’un immeuble en construction de 5 niveaux à Akwa, lieu-dit Douala Bar, a fait 1 mort et 22 blessés graves. Une semaine avant, c’était un autre immeuble de 5 niveaux au quartier Bonapriso qui s’écroulait tuant au passage l’un des gardiens et faisant d’importants dégâts matériels.
Ariane Foguem