Il aurait été percuté par un exploitant chinois. C’est du moins l’information qui a été mise à notre disposition ce Lundi en fin d’après midi : « Un jeune collecteur d’or musulman a été percuté par l’engin d’une entreprise d’exploitations minière appartenant à un chinois du nom de Wang… ».
Les mêmes sources indiquent que « Très remontée par cet accident, (surtout que l’homme qui conduisait l’engin n’a même pas pris la peine de descendre de sa voiture afin de se rendre compte de la gravité de la situation, a tout simplement continué sa route, allant garer sans aucun état d’âme), les collègues et autres miniers ont incendié le véhicule du sieur Wang et a poursuivi son mouvement en allant détruire les logements dans lesquels résident les employés du chinois… ».
Alors que le ton montait, avec en sus les casses sus mentionnées, les éléments de la gendarmerie ont été appelés pour intervention. Des coups de feu auraient été tirés, entraînant une blessure par balle sur l’un des manifestants qui a urgemment été conduit à l’hôpital de Batouri.
De nombreux jeunes gens, collecteurs d’or au sein de cette mine située dans le Village de Kambele 2 – Arrondissement de Batouri ont été gardés à vue dans les locaux de la Compagnie de Gendarmerie de la même ville.
Qu’est – il advenu du chinois ?
Aucune information n’a été donnée à ce propos. L’on ne sait si lui aussi a été interpellé afin qu’il réponde des faits qui lui sont reprochés, parce qu’on parle de mort d’homme, ce qui de fait ne représente strictement rien devant les dégâts matériels.
Est – il encore en liberté et va t – il continuer à vaquer tranquillement à ses occupations ?
Impossible jusqu’à ce moment d’apporter une réponse claire à ces nombreuses interrogations et à bien d’autres.
Ce n’est pas le premier incident du genre
Au cours des dernières années, l’on n’a pas manqué de relever les nombreux abus dont souffrent les Camerounais, qui se sont vus arrachés leurs terres par les exploitants miniers chinois et autres ; ils sont exploités, payés en monnaie de singe et quelquefois lâchement assassiné.
Face à toutes les injustices dont ils souffrent, il leur est arrivé de riposter, comme ce fut par exemple le cas en Novembre 2019, tel que le rapportait à l’époque, le quotidien Jeune Afrique :
« Un employé de l’entreprise chinoise Lu et Lang avait abattu un Camerounais qui cherchait de l’or sur la parcelle dont elle revendique la propriété… Les villageois se sont révoltés et ont tué à leur tour le Chinois » à coup de cailloux, explique Narma Ndoyama, agriculteur à Longa Mali, petit village de cette région aurifère du Cameroun où est implantée l’entreprise.
Nicole Ricci Minyem