Cela fait quelques jours aujourd’hui que certaines mini-citées sombrent dans le noir. Les travaux en entreprise avancent en dent de scie à cause de ce moment de trêve.
« Je ne suis pas au courant d'une coupure d'électricité mais je vais demander à mes agents si c'est le cas et on verra ce qu'on pourra faire patientez ...» voici l'élément de réponse donné par un cadre Eneo de la ville de Ngaoundéré joint par téléphone. Difficile de l'admettre mais c'est bien la réalité des faits, pourtant la population de Dang vit un calvaire dans son quotidien depuis quelques jours avec une série coupures d'électricité fréquentes et intempestives.
En effet, des communiqués-radios ont été publiés signalant la coupure d'électricité de 7h à 16h. Le cauchemar a donc démarré avec des nuits dans l'obscurité. Il arrive même des jours où aucune goutte d'eau ne coule des robinets de la Camwater dans ce village universitaire.
A Dang, les étudiants n'ont plus que leurs yeux pour pleurer ; ils ne savent plus à quel saint se vouer. Pour la plupart, ils sont en plein examen raison de plus pour se plaindre si on n'est pas à jour dans la révision de ses unités de valeur. « Vraiment, nous sommes pénalisées par Eneo, si on revient au rattrapage la représentation d’Enoe aura à faire à nous. Imaginez-vous même, perdre une année à cause des sottises de l'absence du courant électrique », s'exprime amèrement un étudiant en master I droit privé à l'université de Ngoundéré.
Dans les mini-cités et les artères du village de Dang, on fait recours aux bougies, les lampes tempêtes sont ressuscitées. Sur le marché, les commerçants des lampes torches font de bonnes affaires. C'est le cas de Moussa : « Je dis merci à Dieu et à Eneo pour les clients qui viennent massivement acheter les torches ». On serait tenté d'être d'un commun accord avec cet adage qui dit « le malheur des uns fait le bonheur des autres ».
Coté dégâts matériels, la société d'électricité du Cameroun fait plusieurs victimes. Des ampoules grillées, des ordinateurs portables ou mobiles et autres appareils électroniques détruits, décomposition des poissons et produits alimentaires chez les commerçants. On assiste à des agressions, vols et viols dans les mini-cités et sur le village ; les sans la loi sont à la merci de l’obscurité. Impuissantes, les autorités administratives et politiques de la ville, une fois n'est pas coutume dans ce village de Dang partage ce calvaire, équitablement avec le reste de la population. Tous se retrouvent à la recherche de moyens d'éclairage et les plus nantis peuvent louer des groupes électrogènes pour remédier à la situation nébuleuse. En attendant le retour définitif de l'énergie électrique, chacun gère avec des moyens de bord.