Conscients de l’importance de cette mesure gouvernementale visant à éloigner le spectre du coronavirus des milieux scolaires, les élèves des classes d’examen qui ont repris le chemin de l’école depuis le 01er juin dernier sont désormais obligés de prévoir leur goûter. Les parents quant à eux restent attentifs aux besoins de leurs progénitures en cette période délicate.
« Chaque matin, maman apprête mon goûter. Elle le met dans mon sac d’école. Je le déguste avec plaisir à 10 heures pendant la pause ». C’est un témoignage d’Hadja Aïssatou Hamadou, élève en classe du Cours moyen 2 (CM2) à l’école publique du Plateau à Garoua, dans la région du Nord. Elle doit désormais se contenter pendant les heures de recréation au seul goûter concocté par sa génitrice depuis l’aube, compte tenu de l’interdiction des cantines scolaires par le Gouvernement pour prévenir le coronavirus.
Comme la petite Hadja, nombreux sont ses aînés des classes de 3ème, 1ère, terminale qui ne manquent plus d’aller à l’école avec leur petit repas dans le sac. « Pendant la pause, je sors mon repas que je consomme seule. Je me rassure à l’avance que j’ai pris une bonne distance sociale. Tous mes objets sont personnels pour éviter au maximum le contact humain », explique Ruth Dasna, élève en classe de 3ème chinois au lycée bilingue de Garoua. Dans le même ordre d’idée, Françoise Mbanou Youssanguem de upper sixth confie, « j’amène mon goûter ou ma casse-croûte en classe. Je le déguste à la pause après avoir lavé mes mains avec de l’eau coulante et au savon ».
Ce qui gêne
Des gestes utiles, mais parfois difficiles à intérioriser comme le note ici Youssanguem, « c’est gênant puisque si à la maison je me réveillais à pour m’apprêter et partir à l’école, dorénavant, je dois me lever à 05 heures 30 pour pouvoir préparer mon goûter. Arrivée en classe, si mon voisin n’a pas de quoi manger, je serai dérangée. Il y a aussi les odeurs de de la nourriture qui se dégagent souvent en classe font en sorte que d’autres élèves et même le professeur soient perturbés ».
D’autres élèves des classes d’examen du secondaire préfèrent plutôt jouer la carte de résistance, ils s’abstiennent alors de manger à l’école. C’est le cas de Aboubakari Ibrahim Tanko, élève en classe de terminale qui précise, « je préfère rester en classe sans toutefois manger. J’attends midi à la fin des cours pour aller me restaurer à la maison en toute sécurité ».
Les parents
Dans les familles, plusieurs parents prêtent main forte à leurs enfants. Ils préparent au quotidien, le goûter de leurs progénitures. « Il n’y a plus de cantines dans les établissements scolaires en cette période où le coronavirus constitue une réelle menace. Nous en tant que mère, ne pouvons pas aussi laisser les enfants aller à l’école avec l’estomac vide », fait savoir Adda Garoua, parent d’élève. Sa congénère Marie Thérèse Dontcha reste aussi très attentive à ses enfants des classes d’examen. « Je suis obligée de leur faire un peu de repas très tôt le matin afin qu’ils puissent déjeuner avant le départ pour l’école. Je prévois une autre partie qu’ils pourront déguster à la pause », assure-t-elle.
Des efforts conjugués par ce temps de Covid-19, afin de permettre aux élèves des classes de préparer les examens de fin d’année en toute sérénité.
Innocent D H