Après plusieurs années de terrible guerre civile, les deux principaux leaders du Soudan du Sud, Salva Kiir et Riek Machar se sont retrouvés au Vatican pour une retraite spirituelle, placée sous le patronage commun du Pape, de l’Archevêque de Canterbury, Justin Welby, et du modérateur de l’Église presbytérienne d’Écosse, John Chambers. Jeudi en fin de journée, le Pape François a exhorté les deux rivaux à construire la paix pour un avenir meilleur.
Pendant deux jours, le président Salva Kiir et son rival Riek Machar ont été invités mercredi 10 et jeudi 11 avril par le Saint-Siège et par l’Église anglicane à une retraite spirituelle. Un événement à la fois œcuménique et diplomatique. Ainsi, après deux jours de retraite spirituelle au Vatican, les leaders sud-soudanais se sont quittés jeudi 11 avril en écoutant un discours du pape François, assis aux côtés du primat de l’Eglise anglicane, Justin Welby. Le souverain pontife a de nouveau plaidé pour la paix et la réconciliation, rappelant son souhait de pouvoir prochainement effectuer un voyage au Soudan du Sud.
Le mot paix étant le premier mot utilisé par Jésus Christ après sa résurrection, c’est donc avec cette parole qu’il a aussi souhaité commencer son discours, « Jésus-Christ, Fils de Dieu envoyé au monde en tant que Prince de la Paix, est le modèle à suivre, car la paix est la condition fondamentale pour le respect des droits de chaque homme ainsi que pour le développement humain intégral du peuple entier. »
Le pape François a surtout souligné que ces responsables étaient très attendus à leur retour de Rome. « Votre peuple attend votre retour dans la patrie, la réconciliation de tous ses membres et une nouvelle ère de paix et de prospérité pour tous », a-t-il déclaré.
Rappelant la ligne diplomatique du Saint-Siège, le pape a fait le souhait que cessent les hostilités et que l’armistice soit respecté entre le président sud-soudanais et son rival, donnant des clés pour une feuille de route à venir : « Je vous exhorte à chercher ce qui vous unit, à partir de l’appartenance au même peuple et à dépasser ce qui vous divise. Les gens sont fatigués et épuisés des guerres passées. Souvenez-vous s’il vous plaît qu’avec la guerre on perd tout ! », A-t-il insisté.
« Vous avez commencé un processus, qui se termine bien », a lancé le pape à Salva Kiir et Riek Machar avant d’achever la rencontre par un geste inédit, un acte d’humilité afin d’encourager les dirigeants du Soudan du Sud à la paix: baiser les pieds de ses hôtes. Un baiser pour une ère de paix. Une scène inédite jamais abritée dans les bureaux du Saint Siège.
Danielle Ngono Efondo