Le président du parti politique La Dynamique croit qu’un opposant ne pourra l’emporter le 7 octobre que si les électeurs s’imposent la tâche de « protéger » leurs suffrages après les opérations de dépouillement.
Invité de Cyrille Bojiko (Radio Balafon) dans la matinale de ce 10 septembre 2018, l’opposant Albert Dzongang (La Dynamique) a longuement répondu à la question « est-il encore possible de tricher à l’élection présidentielle ? » Réponse positive de l’ancien responsable du parti au pouvoir le RDPC.
« On ne peut que tricher, entame-t-il. Même si le sous-préfet qui contrôle les élections au fond de lui pense que ce n’est pas bien, il doit sa fonction à quelqu’un qui veut se représenter. Qui a nommé le chef d’ELECAM ? C’est quelqu’un qui est candidat. Qui a nommé le gouverneur ? C’est quelqu’un qui est candidat, qui déjà a placé sur le chemin des élections toutes les balises à ses couleurs. Ces gens sont tentés de voler et c’est ce que je veux dire aujourd’hui. C’est grave ! », S’alarme-t-il. Seulement, précise-t-il, « si les Camerounais veulent qu’on ne vole pas aux élections, on ne volera pas ».
Il propose illico presto une méthode qui consiste pour l’électeur à rester sur le lieu de l’élection une fois son devoir accompli, assister au dépouillement, s’assurer que les suffrages exprimés sont bel et bien ceux qui sortent des urnes. « On dépouille, on écrit au tableau que tel parti a eu ceci ou cela. Vous surveillez. Comme au Bénin, vous suivez les urnes jusqu’au bureau de comptage, le résultat sera ce qu’il y a eu dans les urnes. Si maintenant vous votez et vous dites : « bon, j’ai voté pour Cyrille Bojiko et vous rentrez chez vous vous coucher tout en sachant que celui qui va aller proclamer ce n’est pas Cyrille Bojiko c’est quelqu’un qui n’aime même pas Cyrille Bojiko vous n’avez pas voté ».
Le leader de La Dynamique soutient que sans cette précaution, les votes seront détournés par les supporters de Paul Biya. « Vous ne voyez pas ces messieurs qui qualifient les autres de touristes alors que ce sont eux les vrais touristes accepter que leur champion a perdu », assure-t-il. Dzongang appelle aussi à la solidarité entre les opposants engagés dans la course à l’élection du 7 octobre prochain.
« Dans un bureau de vote, tous les candidats sont représentés. Par exemple dans tel bureau c’est Cabral Libii qui a gagné. Il ne faut pas que les représentants de Osih, Kamto disent : ah comme c’est Cabral, on n’a qu’à tricher » Non ! Dans chaque bureau de vote, la seule unité qui vaille à ce moment-là c’est la protection du résultat en commun. Voilà le résultat et c’est ce résultat-là qui doit remonter à la Commission de recensement des votes ».
Avec cette stratégie aucune chance pour Paul Biya selon Albert Dzongang. Selon lui, le bilan des 36 ans de pouvoir du président sortant le condamne à un échec cuisant. « Si vous faites comme cela parmi les 9 il y aura un qui aura gagné. Parce que le dixième je ne le connais pas. Pas que je peux ignorer quelqu’un qui a dirigé le pays pendant 36 ans. Je ne le reconnais pas parce que je ne plaide pas pour lui. Si le vote est libre sincère et vrai, je ne vois pas comment il peut être même avant-dernier. Il ne sera que dernier ! ».