Les communes d’arrondissements de Douala II, III et V ont été les plus touchées par les inondations dues aux pluies diluviennes de mardi et mercredi dernier.
En questionnant les causes, Fritz Ntonè Ntonè estime qu’il ne faut pas se limiter aux questions sur les drains, sur les caniveaux, et parfois sur le ramassage des ordures. Car, explique-t-il dans une interview accordée à Cameroon Tribune du Lundi 30 Juillet 2018, «si nous ramenons ce débat à cela, nous serons toujours surpris».
«La pluie qui s’est déversée à Douala dans la nuit de mardi à mercredi, on doit l’analyser côté météorologique, côté changements climatiques. On doit l’analyser beaucoup plus finement. Une telle pluie, même si elle tombe dans une ville où tous les caniveaux sont ouverts, il y aura inondation. Quand le niveau d’eau arrive aux toits, je ne vois aucun caniveau qui peut stopper cela. Et imaginez si ces pluies arrivent en moment de marée haute, comme à Limbe, où même l’océan est sorti de son lit», poursuit-il.
Selon le Délégué du gouvernement auprès de la Communauté urbaine de Douala, avec les changements climatiques, les inondations vont arriver de plus en plus. Il faut donc qu’on soit vigilant dans l’amélioration des systèmes de leurs prévisions. «Dans certains pays où ces systèmes sont affinés, on peut avertir les populations qu’il y aura telle ou telle chose dans leur zone. Ici, nous ne savons pas quand cela va survenir. Ces phénomènes prévisibles à plus de 50% doivent donc être annoncés».
A l’heure actuelle, la préoccupation de la CUD c’est la création des services météorologiques en collaboration avec les services de l’Etat compétents pour que les prévisions entrent dans nos mœurs. «Nous ne devons pas parler en priorité des caniveaux bouchés ou pas. Nous devons parler de nos comportements. Tous ceux qui, parce qu’ils vont faire du feu de bois et autres vont dévaster les mangroves doivent le savoir. Tous ceux qui, parce que cherchant à avoir une habitation, vont aller remblayer nos rivières, les marécages, doivent savoir qu’à un moment, il n’y aura plus de bassin de rétention. Mettons l’accent sur ces éléments. Ça préparera mieux nos populations, ça va sensibiliser les décideurs», explique Ntonè Ntonè.