Le gouvernement centrafricain a décrété à partir de ce mercredi 21 novembre trois jours de deuil national en mémoire des victimes d’attaque du site des déplacés d’Alindao.
L’attaque du site des déplacés d’Alindao et l’église catholique a fait plus de 40 morts dont deux prêtes, des blessés et des personnes encore disparues ainsi que plus de 27.000 déplacés proche de la base de la Minusca dans la ville. Elle est attribuée aux rebelles de l’UPC d’Ali Darras qui sévit depuis plusieurs années dans la région.
Ces combats avaient opposé le 15 novembre des milices antibalaka, autoproclamées d'autodéfense, à des combattants du groupe armé Union pour la paix en Centrafrique (UPC). D'autres sources faisaient état mercredi d'un bilan plus élevé, sans qu'il soit possible de le confirmer.
Le décret présidentiel indique que ces trois jours ne sont pas fériés et les drapeaux seront en berne sur tout le territoire national et dans les représentations diplomatiques centrafricaines à l’étranger.
Ces trois jours sont décrétés alors que le gouvernement envisage une mission de soutien à cette population meurtrie par les violences des groupes armés. Le Cardinal Dieudonné Nzapalainga et une équipe humanitaire sont arrivés dans cette ville du sud-est du pays pour réconforter les fidèles frappés cette attaque rebelle.
L'église d'Alindao, le couvent et le camp de déplacés de la localité ont été brûlés. Les personnes touchées par les combats se sont réfugiées au sud de la ville, dans un site aux alentours du village de Datoko, selon le rapport qui souligne que des locaux d'ONG ont été «pillés».
«Nous sommes de retour à la case départ!», a déploré mercredi dans un communiqué Najat Rochdi la coordonnatrice du bureau des affaires humanitaire de l'ONU (Ocha) en République centrafricaine.
Plus de 50.000 personnes ont été affectées dans les villes de Batangafo (nord) et Alindao (centre) où deux camp de déplacés ont été incendiés, indique Ocha. Dans un communiqué diffusé lundi, l'UPC a accusé des «bandits tant musulmans que chrétiens» d'être à l'origine des violences. «L'UPC a dépêché une de ses unités pour que saccages et exactions cessent».
Selon l’AFP, Alindao a longtemps été la principale base de l'UPC, groupe armé dirigé par Ali Darassa, un des principaux groupes de l'ex-coalition de la Séléka qui avait renversé le régime de François Bozizé en 2013. A l'époque, la Séléka avait marché sur Bangui, entraînant une riposte des milices antibalaka. Depuis, la Centrafrique, contrôlée en grande majorité par les groupes armés, est en proie à des violences meurtrières quotidiennes.
Dans la ville d'Alindao, charnière du centre de la Centrafrique sur la principale route qui mène au sud-est du pays, les combats sont fréquents. En mai 2017, des combats entre antibalaka et UPC avaient fait une centaine de morts dans cette ville charnière du centre, sur la principale route menant vers le sud-est de la Centrafrique.
Plus tard dans l'année, une alliance de groupes armés contre l'UPC avait mené à de violents combats dans la zone où de nombreuses mines de diamants et d'or attisent les convoitises.
Otric N.