Au delà des discours politiques et propagandistes, elles veulent être prises en compte pour la construction future de leur pays
La campagne pour le scrutin du 7 octobre prochain, bat son plein sur toute l’étendue du triangle national. Chaque candidat, a déroulé son programme et la santé, l’éducation, la justice sont les points d’orgue que l’on retrouve en filigrane dans chaque projet de société proposé par les prétendants au fauteuil présidentiel. Pendant que les uns parlent de la gratuité de la césarienne afin de combattre la mortalité maternelle et néonatale, d’autres évoquent l’éducation Dans le système scolaire dans son ensemble. D’autres encore semblent survoler la problématique des violences faites aux femmes en évoquant les lois qui existent. Ils ne disent malheureusement pas avec exactitude, les mesures qu’ils préconisent afin que la femme, l’épouse, la mère, la sœur et la fille n’aient plus jamais à vivre dans la terreur. Les sujets, lorsqu’ils sont évoqués, sont perdus dans le chapelet de ce qui semblent être des promesses de campagne.
État des lieux:
Tous les candidats reconnaissent le dévouement, l’intégrité, la probité morale de la femme camerounaise mais, ces dernières veulent que cela se traduise par les faits. D’autant plus que le dernier recensement dans notre pays informe que 51% de la population est féminine. Dans le gouvernement actuel, l’on note la présence de quelques femmes ministres et assimilés, 28 maires, 56 députés, 26 sénateurs. Un nombre certes appréciable mais qui ne leur permet pas de faire bouger les lignes.
Malgré quelques avancées en ce qui concerne leurs droits, les femmes sont encore considérées comme un bien à vendre si on se réfère à ce qui se passe dans les familles, lorsqu’on évoque la question de mariage et de ce qui est exigé au futur époux.
Quel est le sort qui leur est réservé lors du décès de leurs conjoints.
Qu’en est il de la succession ou de l’héritage dans la famille?
Dans certaines régions, les normes culturelles, traditionnelles, ancestrales empêchent aux femmes de recevoir un traitement égal: Elles sont encore contraintes à contracter des avec des hommes choisis par leurs parents, elles subissent des violences sexuelles à l’instar des viols, des incisions et bien d’autres. Les grossesses précoces sont le lot des filles à peine sorties de l’enfance.
Elles sont encore nombreuses, qui sont obligées d’abandonner leurs études pour céder la place à leurs frères…
Des problèmes qui certes, ne datent pas d’aujourd’hui mais qui malheureusement vont au delà des positions sociales des unes et des autres.
Le Cameroun a signé de nombreux accords internationaux, comme la charte africaine des droits de l’Homme et des peuples, qui stipule dans son article 6(6) que l’âge minimum de mariage pour la fille est de 18 ans. L’article 52(1) de l’ordonnance camerounais précise même qu’aucun mariage ne peut être célébré si la fille est mineure. Mais que reflète la réalité?
Ce sont encore ces femmes qui sont malgré les nombreuses promesses, au delà de leur niveau d’études, contraintes à la débrouillardise, à travers l’exercice des pétits métiers et la pratique d’ une agriculture de rente.
Solutions proposées:
Les femmes, lors de la dernière célébration de la journée internationale à elle consacrée, ont demandé que les pouvoirs publics leur assurent, dans tous les domaines de la vie civile, culturelle, politique, sociale et économique, des conditions égales à celles données à leurs compatriotes masculin, en mettant un accent sur les compétences. Des mesures qui vont contribuer à leur épanouissement et dans le respect de la parité.
Elles veulent que les lignes bougent afin qu’elles aient la possibilité de sortir des casseroles, parce qu’elles entendent devenir de véritables entrepreneures. Pour cela, des lois doivent être votées afin d’accompagner et de soutenir leurs ambitions.
Les femmes veulent que soient abolies les lois ancestrales qui les maintiennent dans une certaine esclavage. Un esclavage qu’elles sont obligées de vivre au delà même des frontières camerounaises, lorsqu’elles vont chercher ailleurs le bien être qui leur est interdit dans leur pays.
Elles veulent qu’une loi soit votée et qui va instaurer un quota au sénat, à l’assemblée nationale, au sein de l’administration publique…
Ce sont ces doléances et bien d’autres que les femmes camerounaises, posent sur la table des postulants à la magistrature suprême.