Elles ont pris comme prétexte, la situation socio sécuritaire qui sévit dans les régions du Nord et du Sud Ouest afin d’interpeller les candidats qui sollicitent leur suffrage
Confrontés aux attaques sécessionnistes qui ont connu un regain de violences ce 1er octobre, jour de la prétendue indépendance des ambazoniens, les personnes souffrant d’un handicap, ont lancé un cri de détresse vers les huit protagonistes qui s’affrontent pour accéder au fauteuil présidentiel le 7 octobre prochain.
Handicapés physique, moteur, visuel et autres, ce sont des camerounais qui sont en permanence victimes impuissantes de discrimination et de marginalisation.
Alors que leurs voix sont sollicitées par les uns et les autres, ils ont demandé au cours d’une conférence de presse organisée à Yaoundé que soit pris en compte, au lendemain du 7 octobre, le statut qui leur revient. Des points soulevés pendant cet échange avec les Hommes des médias, ils ont mentionné les pertes multiformes subies pendant qu’ils fuyaient les attaques des terroristes ambazoniens.
Mais, comme principale doléance, ils sollicitent du prochain Chef de l’État que ce dernier prenne en compte, de façon plus concrète les lois et textes signés afin d’assurer leur protection.
Sur le plan national, on peut évoquer la loi portant sur le renforcement du cadre juridique et institutionnel de protection et de promotion des personnes handicapées ou encore celle qui incite à la poursuite de la mise en oeuvre des recommandations du premier forum sur la solidarité nationale.
Elles sont renforcées par les textess que le Cameroun a ratifié à l’international, à l’instar de l’adoption par l’assemblée générale des Nations Unies de la convention relative aux Droits des personnes handicapées et du protocole facultatif y afférent. La mise en place effectivement du comité des droits des personnes handicapées pour la période 2012- 2019…
A les écouter, on peut avoir une impression du déjà entendu mais, le silence des représentants des partis présents sur le terrain pour cette élection est, selon eux, très inquiétant. La situation des personnes vivant avec un handicap est diluée dans la problématique des minorités. Aucun véritable plaidoyer n’a été entendu depuis le début de la campagne électorale. Silence total lors des meetings et même dans les débats au sein des médias.
Ils se sont interrogés sur l’appropriation de leurs conditions par les différents candidats. Ces derniers ne se sentent ils donc pas interpellés par la situation de leurs concitoyens, pourtant pétris de talents.
Et pourtant, ils vivent des frustrations au quotidien et pratiquement en marge des sphères décisionnelles à tous les niveaux de la société… Depuis des années, ils demandent que leur soit facilité, l’accès dans les édifices publics, au financement car chaque fois qu’ils sollicitent des crédits, on leur oppose l’argument de la production des garanties. Ce qui les empêche par exemple d’étendre leur activité commerciale.
Ils ont sollicité depuis longtemps une exonération totale, ou partielle des taxes et impôts sur leurs produits et activités, l’octroie des bourses aux élèves et étudiants, ainsi que la possibilité de bénéficier des formations professionnelles appropriées qui peuvent leur permettre d’avoir accès au marché de l’emploi et partant, de vivre sur le même pied d’égalité que les autres camerounais.
Parce que leur situation demande un suivi permanent dans les hôpitaux, ils requièrent du prochain président et de son gouvernement que les structures de santé soient dotées du matériel indiqué afin de leur assurer une prise en charge professionnelle.
Nicole Ricci Minyem