La crise qui sévit depuis deux ans dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest n’ont pas échappé au discours de Paul Biya ce samedi 29 septembre 2018 à Maroua. Le président sortant, candidat à sa propre succession, tenait dans la capitale régionale de l’extrême-Nord son premier meeting pour la présidentielle du 7 octobre prochain.
«Il nous reste évidemment à restaurer la paix dans nos régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, meurtries par les exactions des sécessionnistes», a reconnu Paul Biya, évoquant la situation sécuritaire actuelle du Cameroun.
Pour lui, il est désormais question d’apporter à nos compatriotes de ses deux régions «toutes les satisfactions qu’elles sont en droit d’attendre et en les protégeant contre les excès de ces soi-disant libérateurs. Nous démontrerons que leur avenir se trouve bien au sein de notre République».
Pour y arriver, «il nous faudra pour cela rester unis et solidaires, manier à la fois la fermeté et le dialogue et demeurer fidèle à notre idéal démocratique», avoue le président de la République.
En ce qui concerne spécifiquement la région de l’Extrême-Nord, maintenant que l’ennemi [Boko Haram, NDLR] a été repoussé hors de nos frontières, «il nous revient de reconstruire, de faciliter le retour des déplacés et de tout faire pour recréer les conditions d’une vie normale sous ses différents aspects, administratifs, scolaires, économiques et sociaux».
Dans le domaine de l’énergie, Paul Biya a fait savoir que «les anciens barrages hydro-électriques seront remis à niveau. D’autres entreront en service. Des installations solaires, plus faciles à mettre en œuvre, viendront les compléter». La région de l’Extrême-Nord disposera ainsi de l’énergie indispensable à l’électrification des zones rurales et au fonctionnement des industries.
Le sous-sol de la région étant riche en minerais et en pétrole, il conviendra de donner un nouvel élan à la prospection et, par la suite, à l’exploitation, a-t-il promis. Pour le candidat du RDPC, en développant les cultures industrielles à grande échelle -- suivant les zones, du riz et du coton dont il faudra étendre les emblavures – «nous ferons ainsi reculer les pénuries alimentaires et donnerons à notre industrie textile la taille qui devrait être la sienne, avec les retombées prévisibles pour l’emploi».
«Je dois également mentionner vos grands espaces propres à l’élevage et à la production de lait et de viande, ainsi qu’à la culture des céréales. Sur ces différents points, des progrès sont manifestement possibles», a-t-il ajouté.
En ce qui concerne le tourisme, dès que la paix sera partout consolidée, il conviendra également de lui redonner une nouvelle chance. Les parcs et réserves de la région de l’Extrême-Nord n’ayant en effet rien perdu de leur attrait. Tout ceci nécessitera la construction d’infrastructures diverses qui font parfois encore défaut : routes, ponts, entrepôts, installations frigorifiques, etc.
L’autre promesse de Paul Biya est la réalisation prochaine de la ligne de chemin de fer reliera N’Gaoundéré à N’Djamena via Kousseri. «Je vous laisse imaginer l’impact d’une telle réalisation pour votre région et pour les échanges avec nos voisins».
Otric N.