C’était l’une des attentes de ce discours présidentiel de ce 31 décembre 2019. Plusieurs acteurs politiques avaient misé sur l’annonce d’un report des élections municipales et législatives de février 2020. Mais Paul BIYA, égal à lui-même demande aux électeurs de se préparer pour l’échéance.
Les ravages de la crise anglophone dans les régions du Nord Ouest et du Sud Ouest a entraîné de nombreux déplacés internes et des réfugiés pour la plupart concentrés au Nigéria voisin. Les villes et villages des régions en crise sont quasi dépeuplés au stade actuel de la guerre. Pour ceux des populations qui pour une raison ou une autre n’ont pas pu quitter les territoires en guerre, ils sont dans la terreur. Terreur du fait des agressions des armées ambazoniennes, mais aussi terreurs du fait des exactions des hommes de l’armée régulière. Ce sont des villages fantômes qui attendent la tenue des élections municipales et législatives le 09 février prochain.
C’est fort de cet état de chose que plusieurs partis politiques dont le MRC que dirige le Président Maurice Kamto, ont décidé de ne pas prendre part à ces prochaines élections. Au sein du SDF, le son de cloche est discordant voir ambivalent. Pour Joshua Osih, il faut attendre la veille des élections pour savoir si oui ou non il faudra prendre à ces élections. En appréciant ce que deviendra la crise dans les régions anglophones. D’autres part, plusieurs élus de ce parti politique ont démissionné de leur candidature aux élections à venir. D’autres partis politiques comme le CPP d’Edith Kah Wala clame depuis bien longtemps, la résolution de cette crise bien avant toute annonce d’une quelconque élection.
D’un autre côté, les organisations internationales tels le Commonwealth, la Francophonie et l’Union Africaine ont émis des réserves quant à la tenue des élections municipales et législatives en l’état de la crise dans les régions du Nord Ouest et du Sud Ouest. A l’évidence, tout semblait conduire vers l’annonce d’un report effectif des élections. Mais Paul BIYA a choisi une partition de fait du territoire camerounais. Tout ce que le Chef de l’Etat a trouvé à dire dans son discours de fin d’année, c’est que les forces de l’ordre vont renforcer la sécurité e ceux qui vont aller voter. Soit d’une manière ou d’une autre le vote se fera. Un véritable passage en force. Pour quels intérêts ?
Stéphane NZESSEU