Pour le président du Mrc, les partis de l’opposition doivent saisir la mesure des enjeux de cette élection et mener une bataille de terrain.Maurice Kamto se dit « favorable » à une coalition. Cependant d’après lui, cette idée n’implique pas une candidature unique de l’opposition. Il l’a fait savoir hier 01er août, lors d’un point de presse tenu au siège de son parti au quartier Odza à Yaoundé.
Après plusieurs concertations avec d’autres formations politiques telles que le Social Democratic Front (SDF), le Cameroon People’s Party (CPP), le Peuple uni pour la rénovation sociale (Purs), le Mouvement « Now » de Akere Muna, le président national du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc), soutient que « pour une coalition gagnante […], il faut un travail de terrain et non dans les médias ».
Toutefois, si une coalition est louable, « elle n’est pas pour autant nécessaire ». En revanche, il existe des alliés du parti, dont la liste sera publiée dans les prochains jours. Sur l’union sacrée de certaines personnalités politiques autour de la candidature de Paul Biya, Maurice Kamto s’est montré hautain car, pour lui, « ceux qui font partie du G20 ont montré que rien n’est sacré à leurs yeux ». L’ouverture sur le Cameroun.
Et s’il est élu à l’issue du scrutin du 07 octobre prochain, la question anglophone se classée N°1 dans son agenda, et sa première sortie s’effectuera dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-ouest, afin « d’essuyer leurs larmes, libérer ceux qui été emprisonnés et acter dans la Constitution le dialogue national » qui sera mené.
Relativement à l’élection présidentielle du 07 octobre prochain, Maurice Kamto est revenu sur l’existence dans des « lieux non ouverts au public », de bureaux de vote, précisément dans « les casernes militaires, les brigades de gendarmerie, les commissariats et autres postes de police, les chefferies traditionnelles et même au palais présidentiel ».
Ce qui constitue pour lui, « une violation flagrante des dispositions du code électoral, notamment l’article 96 », et discrédite la promesse faite en 2013 par Elections Cameroon (Elecam), de ne pas enfreindre la loi sur cet aspect. Aujourd’hui, il y aurait « quelque 2000 bureaux de vote de ce type sur l’ensemble du territoire national », selon la voix la plus autorisée du Mrc, qui estime par ailleurs que par cette « manoeuvre grotesque », « le candidat du Rdpc, sentant venir sa défaite, essaie s’adjuger d’office 01 million de voix par rapport à ses concurrents ».
Ce qui est inacceptable car, « le Mrc se battra sans relâche contre toute tentative de hold-up électoral », a-t-il martelé, en appelant les autres candidats à une « synergie d’actions sur cette question ». Sur sa tournée (du 11 au 28 juillet dernier) dans le grand Nord et dans la région de l’Est, il était question pour Maurice Kamto, « d’aller à la rencontre des populations, afin de toucher du doigt leurs conditions de vie et d’échanger avec elles sur leurs difficultés et leurs attentes, et aussi d’évaluer les forces du parti », a-t-il affirmé.
Dans l’arrière-pays, « la réalité est très éloignée de l’idée que beaucoup se font vaguement à partir de Yaoundé, Douala, etc. », soutient-il, puis renchérit, sur la base de ce qu’il a vu : « les populations vivent dans une pauvreté abjecte […] ce qui les réduit à l’état de sous citoyens ».
Autre point inscrit dans la communication de Maurice Kamto, l’enlèvement du secrétaire de la fédération départementale du Mrc Bénoué-Nord, Fiyne Abraham, survenu à « Dembo, région du Nord, dans la nuit du 30 au 31 juillet 2018 par des individus non identifiés ».
Le Mrc, par la voix de son président national, a semblé méfiant, d’autant plus que «les autorités administratives et traditionnelles, ainsi que les forces de maintien de l’ordre aussitôt alertées, n’ont pas réagi», a-t-il indiqué ; Fiyne Abraham étant par ailleurs conseiller municipal de la commune de Dembo.