Le ministre camerounais de l’Administration territoriale, Paul Atanga Nji prend officiellement le contrôle des opérations d’implémentation du plan d’assistance humanitaire dans les régions anglophones.
Il a été désigné coordonnateur du centre créé mercredi par un décret du Premier ministre, Philemon Yang, portant création, organisation et fonctionnement d’un Centre de coordination de l’assistance humanitaire d’urgence relative à la situation dans les Régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.
«Le CENTRE» est chargé de coordonner toutes les actions relatives à l’assistance aux victimes de la crise dans les Régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, notamment, les personnes déplacées et internes, les personnes blessées, mutilées ou handicapées, les orphelins des personnes victimes de destructions des biens, les communautés d’accueil et les réfugiés camerounais.
Il est également chargé d’assurer la synergie des interventions des différents acteurs identifiés au niveau central et régional, d’organiser la concertation et de veiller à la coordination des interventions des différents acteurs nationaux et internationaux impliqués dans la mise en œuvre du plan d’assistance humanitaire ; d’assurer le suivi et l’évaluation du plan d’assistance humanitaire, d’exécuter toute autre mission à lui confiée dans le cadre de ses attributions.
Pour mener à bien ses missions, le centre dispose d’une unité centrale basée au ministère de l’administration territoriale à Yaoundé et deux annexes régionales à Bamenda et Buea. Selon l’arrêté du premier ministre, chef du gouvernement, la coordination technique nationale de «Le CENTRE» est assurée par le Directeur de la protection civile, et sur le plan régional, respectivement par les gouverneurs des Régions du Sud-Ouest et Nord-Ouest.
Paul Atanga Nji entre ainsi en fonction près de cinq mois après le lancement du Plan humanitaire en juin et le début des interventions au mois de juillet. En effet, le Président de la République, Paul Biya, soucieux du retour au calme et du bien-être des populations des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest en proie aux troubles à cause des violences perpétrées par des terroristes depuis deux ans, a décidé de la mise en place d'un plan humanitaire d'urgence d'un montant de 12,7 milliards de FCFA.
Ce plan, d’un coût estimatif de 12 milliards de FCFA, avait été financé à plus de 800 millions de FCFA par des hommes d’affaires et autres personnalités publiques du pays. L'appel à la solidarité et à la générosité pour le financement dudit plan s'inscrit dans le droit fil des actions gouvernementales antérieures comme ce fut le cas avec la crise humanitaire découlant du terrorisme de Boko Haram.
Les domaines 'intervention suivants ont été identifiés comme axes prioritaires de mise en œuvre de ce plan: la protection des personnes déplacées; la fourniture des denrées alimentaires et des produits de première nécessité; les soins de santé; l'éducation; la reprise des activités économiques, notamment agricoles; le logement et la reconstitution des documents d'état-civil et des pièces administratives individuelles.
De l’avis de plusieurs observateurs, la désignation de Paul Atanga Nji pour cette tâche a, sans doute, été prise consécutivement à ses nombreuses implications auprès des populations anglophones pour un retour à la paix. Il y mené plusieurs missions de dialogue dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest, accompagnant quelques fois ses visites d’appuis matériels. Ses actions avaient toutefois laissé les populations sceptiques.
Otric N.