Lors d’un point de presse mardi à Paris, la porte-parole du Quai d’Orsay (ministère français de l’Europe et des Affaires étrangères), Agnès Von Der Mühll, a clairement démenti l’information faisant état de la convocation de Gilles Thibault par le ministre camerounais des Relations extérieures, Lejeune Mbella Mbella.
« Notre ambassadeur à Yaoundé s'est entretenu hier [lundi dernier, Ndlr], comme il le fait régulièrement, avec le ministre des Relations extérieures camerounais. Il ne s'agissait pas d'une convocation», a-t-elle déclaré, rapporte le journal Mutations.
Elle a par ailleurs laissé entendre que le gouvernement condamne « fermement l'intrusion qui a eu lieu samedi dernier à l'ambassade du Cameroun à Paris ». On retient néanmoins des échanges entre le Minrex et l’ambassadeur français, que le dernier a fourni «des explications utiles sur le dispositif initialement mis en place pour la protection des missions diplomatiques, les mesures prises ce jour-là et sur le retard observé dans l’intervention des forces françaises du maintien de l’ordre ; lesquelles, étaient engagées dans des opérations similaires dans le cadre des manifestations organisées par les « Gilets jaunes »».
A cet égard, Gilles Thibault « a fermement condamné les actes de violence enregistrés à l’ambassade du Cameroun et a indiqué que les autorités françaises ont dorénavant mis en place un dispositif renforcé pour assurer la sécurité des dits immeubles diplomatiques ».
Enfin, peut-on lire dans le compte rendu d’audience y relatif, Gilles Thibault a souligné que la France « ne soutient pas les organisateurs de ces actions, encore moins leur leader et a promis d’œuvrer de concert avec les autorités camerounaises compétentes, pour que les procédures judiciaires y relatives puissent se dérouler sans encombre. Cette situation ne doit en aucun cas affecter les excellentes relations de coopération existant entre nos deux pays ».
Entre temps, l’on en sait un peu plus sur le bilan du saccage de l’ambassade du Cameroun à Paris le samedi 26 janvier 2019. Les informations sont contenues dans le « compte-rendu sommaire » que le chargé d’affaires par intérim Antoine Ahmadou a adressé au ministre des relations extérieures Le jeune Mbella Mbella.
Le document rapporte que ce serait une fausse nouvelle qui a provoqué le courroux des activistes de l’organisation appelée Brigade anti-sardinards. « Un certain Robert Wanto Waffo dit « Général » aurait annoncé au cours du rassemblement sus-évoqué que 12 de leurs combattants ont été tués par les forces de l’ordre au Cameroun. Cet événement exigerait selon lui, des mesures de rétorsion contre l’Etat du Cameroun à travers son ambassade en France. Aussi a-t-il ordonné à ses « combattants » de se diriger vers l’Ambassade, l’occuper, prendre le contrôle des lieux, causer le maximum de dégâts possible », écrit Antoine Ahmadou.
Selon son compte-rendu l’occupation de l’ambassade a été l’œuvre d’une centaine d’activistes. Elle a commencé à 17 heures et s’est achevée vers 22 heures. Jusqu’au moment où les gendarmes, policiers et sapeurs-pompiers français appelés par le chargé d’affaires par intérim sont intervenus. Il leur aura fallu 4 heures pour évacuer la représentation diplomatique.
Otric N.