L’atelier s’est déroulé à Bertoua dans la région de l’Est.
Durant trois jours, les députés juniors ont été instruits sur les techniques de défense des droits des enfants. Ils étaient une quarantaine à prendre part à cet atelier organisé par le Fonds des Nations Unies pour l’Enfant (UNICEF) en partenariat avec le Ministère des Affaires sociales. Ledit atelier qui a eu lieu du 21 au 23 novembre 2018, s’est appesanti sur la question qui concerne l’enregistrement des naissances. D’après les autorités c’est un problème qui se fait plus ressentir dans les zones reculées et les régions comme celles de l’Est du Cameroun. Présent à ce séminaire, Odobo Renaud Sous-directeur de la solde et pension au Ministère des Affaires sociales a indiqué qu’«il est question de permettre aux députés juniors de jouer pleinement leur rôle de jeunes ambassadeurs des droits de l’enfant, notamment celui de l’enseignement des naissances».
Pour parler spécifiquement de la région du Soleil levant, le non enregistrement des naissances est dû entre autres à l’ignorance des parents, l’analphabétisme mais aussi le déficit et le fait que les centres d’état civil ne sont pas très proches des habitations. A cela s’ajoute l’enclavement, le mauvais état des routes, la pauvreté et l’arnaque. Il y a également la négligence des géniteurs et le refus que de certains hommes d’établir un acte de naissance à son enfant. Certaines femmes de l’Est ont affirmé avoir eu à faire face au refus de leur partenaire et parfois ont dû le faire à leur insu. Lors de l’atelier, l’importance de détenir l’acte de naissance a été relevée. Car cette pièce démontre qu’on est de nationalité camerounaise. Et le fait de ne pas l’avoir empêchera plus tard l’enfant qui une fois devenue adulte, de se faire établir une Carte nationale d’identité.
A titre de rappel le 14 septembre 2018, le Ministre de la Promotion de la Femme et de la Famille profitant de la célébration de la 28ème édition de la journée de l’enfant africain, avait remis 1000 actes de naissance à des enfants venus, des six arrondissements du département du Nyong et Kelle. Durant la visite du Ministre on avait appris qu’au Nyong et Kelle, 1 044 actes de naissance sont en souffrance dans les registres d’état civil. Pour mémoire le thème de cette édition de la journée de l’enfant africain était «aucun enfant laissé pour compte pour le développement de l’Afrique».
Le problème des actes de naissance se pose aussi avec acuité dans la région du Nord. La ligue régionale des droits de l’homme du Nord au mois d’août dernier avait fait savoir que de milliers d’enfants n’ont pas été enregistrés à l’état civil. Elle indiquait que ce soit dans le département du Mayo Rey ou dans la Bénoué, plusieurs enfants en âge scolaire ne disposent pas d’acte de naissance. Et ces derniers n’ont pas d’autre choix que d’abandonner prématurément les bancs. Il avait également été noté que 3 enfants sur 10 au Cameroun n’ont pas d’acte de naissance du fait de la négligence des parents, de l’éloignement des centres d’état civil ou encore de la lourdeur des procédures.
L’Unicef et le Ministère des Affaires sociales ont donc pensé que les députés juniors pourraient d’être d’un grand apport en procédant à la sensibilisation des parents, chacun dans son environnement.
Liliane N.