Depuis le 30 novembre 2018, le Comité national de désarmement, de démobilisation et de réinsertion (CNDDR) peine à convaincre les combattants séparatistes à déposer les armes.
Très peu de redditions ont été observées près de cinq (05) mois après la création du Comité national de désarmement. En mettant sur pied le Comité de désarmement (CNDDR) le 30 novembre 2018, le président Paul Biya souhaitait déclencher une étape supérieure dans la lutte pour la sécurité du Cameroun. Une main tendue aux combattants séparatistes qui tardent à saisir cette opportunité de sortie de crise et poursuivent leur lutte sur le terrain semant terreur et désolation. "J’ai perdu des membres de ma famille, des amis, des frères. Des familles qui n'ont plus de maison, qui vivent dans la peur, qui sont frustrées. Même moi je ne sais pas si je vais vivre. Mais je demande la paix, je ne veux plus de tout ça... Voilà mon mari qu'on a tué, qui va s'occuper de ses enfants ?", raconte Tibah kennedia, en larmes.
Le CNDDR avait pour mission de désarmer et d'accueillir les ex-combattants de Boko Haram mais davantage des zones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, de collecter et de stocker les armes et munitions. Mais en cinq (05) mois d'existence, le Comité s'est véritablement déployé sur le terrain. Même si ce déploiement reste très limité du fait des combats qui sont très rudes dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.
"En quelques mois vous ne pouvez pas résoudre les problèmes qui durent depuis 2016. Il faut d'abord asseoir les mécanismes pour que l'officieux puisse faire le travail et que l'officiel ne vienne se déclarer que, quand le processus a commencé à éclore. Et puis avec ce genre de processus, dites-vous bien qu'il n'est pas bon de faire du bruit ", explique Roland Ntsa, expert en questions de sécurité.
Rappelons que le 31 décembre 2018, lors de son adresse à la Nation, le Chef de l’Etat camerounais avait indiqué que la situation n'a que trop duré. "Si l'appel à déposer les armes que j'ai lancé reste sans réponse, les forces de défense et de sécurité recevront les instructions de les neutraliser. Je suis bien conscient de la désolation que ces insurgés infligent aux populations de ces régions. Cette situation ne peut plus durer", dixit le président Paul Biya.
Malgré les assurances données par Gabsa Nyagha Sixtus, le directeur des opérations du CNDDR dans le Nord-Ouest, qui se satisfait de quelques 21 combattants enregistrés jusqu'ici, il faut dire que la récolte est bien maigre. Les séparatistes ne sont pas prêts à déposer les armes.
Stéphanse Nzesseu