Cette élite rassemblée autour du Cercle de Réflexion des Elites de l’Adamaoua (CREA), interpelle le Chef de l’Etat sur les problèmes spécifiques à sa région.
Le mémorandum des élites de l’Adamaoua date du 07 Novembre 2018. Il est signé par ABBO HAMADJOULDE, coordonnateur du CREA. C’est un mémorandum uniquement centré sur les problèmes répertoriés dans divers domaines de la vie. Rappelant au Chef de l’Etat qu’il a été réélu avec 71,28% de suffrages exprimés, l’élite de l’Adamaoua souligne que sa région a obtenu un pourcentage de 79,77%. «La région de l’Adamaoua vous a choisi à 79,77%, soit plus de huit (08) points au-dessus de votre score national», écrit-elle.
Parlant des problèmes majeurs de ladite région, l’élite cite ceux relatifs à l’insécurité. «En effet, depuis l’année 2013, la région de l’Adamaoua est en proie au phénomène de prise d’otages et de vol de bétail, en raison de sa position géographique unique, frontalière avec trois pays en crise (République Centrafricaine, Nigéria et Tchad). Des bandits armés, sillonnant en toute liberté les zones rurales, commettent des exactions d’une brutalité inouïe», écrit le CREA.
Dans sa correspondance le CREA présente quelques cas qui démontrent l’insécurité dans sa zone et met en mal les populations. «Des éleveurs et des agriculteurs ou leurs proches sont kidnappés et leur libération est subordonnée au paiement des rançons. Les cas suivants illustrent cette nouvelle forme de banditisme rural: • le 14 mars 2017, LAWAN BAKARY, ALHADJI OUMAROU et ALHADJI BAKARI sont enlevés dans le village dit SALTAKA dans l’arrondissement de NGANHA; trente millions (30.000.000) FCFA ont été versés aux ravisseurs pour obtenir leur libération. • dans la même localité, le nommé ALHADJI AMADOU a été kidnappé et libéré sept (07) mois plus tard après paiement de la somme de vingt millions (20.000.000 FCFA); • dans l’arrondissement de MARTAP, un éleveur nommé ALHADJI DAOUDA a été enlevé courant janvier 2016 puis libéré après versement d’une rançon de vingt-quatre millions (24.000.000) FCFA; • dans le même arrondissement, au lieu-dit BOL ISSA, les nommés MOHAMADOU ARABO, MAÏGARI BELLO, ALHADJI MOUSSA et MOHAMADOU FAÏÇAL ont payé vingt-quatre millions (24.000.000) FCFA pour recouvrer leur liberté auprès des preneurs d’otage», peut-on lire dans la dite correspondance.
Outre ce problème d’insécurité, les élites parlent aussi de l’absence d’infrastructures. «La région de l’Adamaoua souffre de l’insuffisance d’infrastructures de base propices au bien-être des populations. L’érection du Département de l’Adamaoua en province ne s’est pas accompagnée d’infrastructures adéquates de transport, de santé et, d’éducation. Les réseaux de distribution d’eau et d’électricité sont quasi inexistants. L’Adamaoua est aujourd’hui parmi les dix régions du Cameroun, la dernière en matière de développement malgré ses énormes potentialités économiques», peut-on lire dans cette lettre.
Les élites de la région de l’Adamaoua ont également voulu interpeller le Président de la République sur d’autres problèmes qui dérangent cette zone et qui concerne le domaine de la santé. «Le secteur de la santé publique est marqué par l’insuffisance d’infrastructures d’accueil et la rupture d’approvisionnement en médicaments essentiels dans les centres de santé», ont-ils écrit.
D’après les élites de l’Adamaoua, cette région a 40 médecins sur environ 1600 exerçant au Cameroun. Ce qui fait un quota d’un médecin pour 50 000 habitants contre un médecin sur 3 000 habitants recommandé par l’OMS.
Liliane N.