Célestin MONGA revient sur la sellette. Très subtilement, il a choisi sa rampe de relance sur l’échiquier politique : Maurice Kamto. Qui de mieux pour très rapidement nous inscrire au chapitre des sujets d’actualités. Et visiblement, Célectin Monga a calculé juste. Il est désormais sous le feu des projecteurs. Dans les jours qui suivent, il sera le chouchou des médias proches du pouvoir.
Célestin Monga est un économiste camerounais, né en 1960. Il a exercé des fonctions dans le secteur bancaire puis comme enseignant d’université et intègre ensuite différentes organisations internationales.
La stratégie pour l’économiste a consisté à insinuer l’illégitimité d’opposant à BIYA, à Maurice Kamto. Pour la seule raison qu’il aurait travaillé pendant un certain temps comme ministre de Paul BIYA. Et dans ses publications, il indexe très souvent Maurice Kamto comme « l’ancien ministre ». Le tweet qui le relance, le débat avec, c’est celui publié lundi dernier à l’occasion de l’anniversaire de l’épouse de MONGO BETI.
On peut lire : « Odile Tobner-BIYIDI, 83 ans ce jour (dimanche 26 avril 2020), humaniste, femme-courage, veuve Mongo Beti. Dans 100 ans, quand les historiens du futur raconteront notre lutte, son nom sera en tête de liste. Pas les opportunistes zélés qui prétendent aujourd’hui combattre les régimes qu’ils servaient hier. »
Une publication qui n’est pas passée inaperçue. Et très vite les acteurs politiques te des leaders de la société civile ont très rapidement compris le jeu de l’économiste. Pour Me Ntimbane Bomo « Célestin Monga a toujours négocié sa place auprès du régime de Yaoundé depuis le temps où il était à la Bicic. Plus tard, quand on nomme un certain Nana Sinkam comme ministre délégué au Minfi qui décline le poste au profit du Professeur Ngankou, il est très déçu et le fait savoir à son parrain Akame.
Quand on nomme Essimi Menye, il est encore déçu. Etant à la BAD, il faisait des mains et pieds pour que Kaberuka, le Président de la BAD, le présente à BIYA. Il effectuera d’ailleurs un voyage dans ce sens à Yaoundé. Actuellement, il est à la retraite et certains lui auraient proposé de combattre Maurice Kamto que Momo n’a pas pu déstabiliser pour rejoindre la mangeoire. Ce n’est que le début. Il va s’agiter davantage pour être nommé dans le prochain gouvernement. Dites à Momo qu’il a un concurrent sérieux. »
Dans le même ordre d’idée, mais dans une tonalité plus modérée, le journaliste de Jeune Afrique, le camerounais Georges Dougueli n’est pas resté indifférent face à la « pique » de Célestin Monga à l’endroit d’un acteur politique à qui le seul reproche est d’avoir travaillé à une époque avec Paul BIYA.
Il s’interroge et s’étonne. « Que veut dire "travailler pour le régime" ? N'est-il pas temps d'arrêter de nous bassiner avec ce péché originel ? Cher tous, laissez le peuple en juger, au cas par cas... C'est ainsi que s'exprime sa souveraineté. Quelle hypocrisie que de faire croire qu'après Biya, on écartera toute personne ayant travaillé avec le régime ! Le RDPC n'est pas le Parti Baas irakien ! Et même en Irak, on a vu le résultat de l'erreur de Paul Bremer ! Et puis, si on jouait à la chasse aux sorcières, qui en sortirait indemne ? Quand on a été chef d'agence d'une banque à capitaux majoritairement publics, (la Bicic), quand on y a été recruté et formé par son mentor Edouard Akame Mfoumou et que personne ne vous en fait le reproche, est-il judicieux d'aller soi-même fouiller dans le passé des autres ? »
De toutes évidence, plusieurs voient claire dans l’approche choisie par Célestin Monga. Par ailleurs, constatant que Jean De Dieu Momo s’est épuisé et que c’est le Pr Fame Ndongo qui est chargé de répondre politiquement à Maurice Kamto depuis un certain temps, il serait possible que le pouvoir en place trouve en Célestin Monga un contradicteur qui fasse le poids au Président du MRC. En tout cas, la suite nous renseignera.
Stéphane NZESSEU