Cabral Libii et Paul Eric Kingué, sans masques, à une distance de moins d’un mètre, main dans la main, ni eux, ni leurs collaborateurs près d’eux n’arborent de manière visible le cache-nez. Et dire que la société est en train de cloué au pilori en ce moment un pasteur parce qu’il aurait préconisé quelque chose que ces hommes politiques font déjà.
L’homme politique est un modèle pour la société. D’ailleurs, son activité politique consiste principalement à incarner les idéaux qu’il souhaite faire inculquer au peuple. Il est la publicité ambulante de son projet de société, de son programme politique. Chaque acte, chaque prise de parole ou prise de position, en public comme en privé, laisse des indices sur la moralité de la personne et prépare ceux qui le suivent à lui faire confiance le moment venu. De ce point de vue, le crédit qu’ils récoltent est toujours la résultante d’une série de petits gestes posés au fur et à mesure de l’évolution de leur carrière politique.
Cabral Libii est en ce moment, le tout puissant président du PCRN. Arrivé troisième à la dernière présidentielle au Cameroun et député à l’Assemblée Nationale, il charrie les espoirs de nombreux jeunes camerounais. En face de lui, Paul Eric Kingué, le virevoltant Maire de la Commune de Njombe – Penja, il est chaud et prêt à tout pour démontrer aux yeux des camerounais et du monde qu’il peut diriger le Cameroun le moment venu. Ce sont ces deux personnalités de premier plan qui sont ici en pleine situation de violation des mesures barrières édictées par le gouvernement camerounais. Mais seront-ils inquiétés pour cela ? Vous direz qu’ils n’ont pas fait un discours ostentatoire pour proscrire le pot de ce bout de tissu qui ralenti le flux de la respiration humaine. Mais c’est oublier qu’un homme politique n’a pas besoin de parler pour démontrer ce à quoi il croit véritablement.
A l’heure où la communauté nationale est en train de cloué sur la croix un prédicateur parce que trois de ses fidèles ont refusé de porter ce bout de tissu sur les narines, il est quand même regrettable que plus de voix ne se lèvent pas pour condamner cette image que renvoie ces deux hommes politiques à la société en générale. Et quand on sait qu’ils ne sont pas les premiers et que le Chef de l’Etat en personne n’a jamais arboré ce bout de tissu, on a des raisons de croire que la loi et la répression c’est pour les faibles et fragiles pasteurs des églises de réveil.
Stéphane NZESSEU