Le journaliste Samuel Abuwe Ajekiaeh, plus connu sous le nom de Samuel WAZIZI a été arrêté dans les bureau de la station de télévision dont il était le directeur des programmes. C’est sans résistance qu’il a suivi les forces de police venu l’interpeller. Mais il était loin de s’imaginer que c’était un voyage sans retour dans lequel il était embarqué.
C’est dans la journée du vendredi 02 Août 2019 que des policiers du commissariat de police du 3e District de Buea, vont venir interpeller celui qu’on appelle affectueusement « Hall ya matter ». Le présentateur de la très écoutée émission en pidgin diffusée sur CMTV va suivre les policiers sans faire de bruit. Il va être jeté en cellule.
On l’accuse entre autres d’avoir cédé une parcelle de ses terres à un groupe de séparatistes. Parcelle que ceux-ci utiliseraient comme camp de base et de formation de leurs miliciens. De plus, les policiers vont l’accuser d’avoir à plusieurs reprises diffusées sur sa chaîne dans messages des séparatistes.
De cette proximité, les forces de l’ordre soupçonnent d’autres complicité entre Samuel WAZIZI et d’autres groupes armées qui commettent des exactions dans la contrée et qui avaient ces derniers temps fait de nombreux morts parmi les soldats. Le journaliste va tout nier en bloc.
Il passera deux jours dans les cellules du commissariat (le week-end), puis le lundi matin, il va être conduit dans les cellules de la police judiciaire de Buea. Alors que famille et avocats s’attendent à ce qu’il soit produit les preuves des accusations fait à l’endroit du jeune homme de 32 ans, il va tout simplement disparaître.
On apprendra plus tard qu’il a été emmené par les hommes de la 21e brigade d’infanterie motorisée vers leur camp militaire. On ne saura pas exactement à quel moment il va se retrouver dans les cellules du SED à Yaoundé. Où il va subir des interrogatoires musclés. Les hommes de la gendarmerie y seraient allés un peu fort.
Le journaliste a été rapidement interné à l’hôpital militaire , mais hélas il se faisait trop tard. Samuel WAZIZI a rendu l’âme. Comme si cela ne suffisait pas, la grande muette a décidé de mettre un embargo sur cette information. Jusqu’à ce que la télévision Equinoxe annonce le décès du journaliste.
Samuel WAZIZI n’aura pas la chance de comparaître devant un tribunal pour se défendre comme l’exige l’Etat de droit. Et c’est pour mener ces revendications que des journalistes ont improvisé une marche de revendication ce matin dans les rues de Buea. Ils disent non à l’injustice et à la torture dont a été victime le journaliste et plus globalement, dont sont victimes les hommes de médias.
Stéphane NZESSEU