Telle est le sujet sur lequel s’est appesanti l’honorable Mongwat Mbouangouere Rainatou, lorsqu’elle d’adressait à Paul Atanga Nji - ministre de l’Administration Territoriale; C’était dans le cadre de la séance plénière consacrée aux questions orales.
La prise de parole de l’honorable Mongwat Mbouangouere Rainatou:
“La Constitution du Cameroun, en son article premier, Alinéa 2, dispose que “La République du Cameroun est un Etat unitaire décentralisé. Elle est une et indivisible, laïque, démocratique et sociale”.
“La laïcité de l'Etat, proclamée par cet article de notre Constitution, n'exclut pas, bien entendu, le droit de regard de l'État dans le domaine religieux pour s'assurer que son fonctionnement ne s'écarte ni des principes républicains et démocratiques, ni des sacrés principes de préserver la paix et la cohésion sociale de notre pays.
Ce souci est d'autant mieux intégré dans la gestion de notre pays que l'ouverture et le fonctionnement de toute institution religieuse dans notre pays, sont soumis à l'autorisation préalable du Chef de l'Etat lui-même. Il également fort appréciable, les gestes de magnanimité que l'Etat fait de temps en temps aux confessions religieuses pour les appuyer financièrement.
Seulement Monsieur le Ministre, nous aimerions avoir des éclaircissements sur l'intrusion de l'Etat dans la gestion active des affaires purement religieuses.
En effet, alors que le Pélerinage Musulman, le Hadj, 5ème pilier de l'Islam qui ne s'impose qu'aux musulmans disposant des capacités financière et physique, est reconnue comme étant une activité purement et entièrement religieuse, le Ministre de l'Administration Territoriale que vous êtes, s'est accaparé des fonctions de «Président de la Commission Nationale du Hadj » qu'il exerce és qualité chaque année.
Des voix des Musulmans et aussi des Chrétiens s'élèvent de plus en plus pour contester à la légalité et la légitimité d'une telle fonction par un Ministre du Gouvernement, notamment le Ministre de l'Administration Territoriale.
Nous nous souvenons d'ailleurs, qu'une Association créée par une personnalité musulmane, à l'époque, avait même engagé une procédure judiciaire contre votre Ministère pour lui contester la qualité d'organisateur du Hadj et le Tribunal dans son verdict lui avait donné raison et vous a débouté.
Questions
Comment justifiez-vous votre qualité d'organisateur d'une activité purement humaine en tant que Ministre de l'Administration Territoriale, alors que la Constitution proclame la laïcité et dont la neutralité de l'Etat dans les affaires religieuses?
Pourquoi les pèlerins chrétiens, qui eux-aussi partent chaque année pour accomplir le pèlerinage à Jérusalem et au Vatican, ne bénéficient-ils pas de la même attention de l'Etat, de sorte que soyez également l'organisateur de leur pèlerinage?
Que dites-vous du jugement rendu par le Tribunal qui vous retirait la qualité d'organisateur du Hadj?
Cette année, vous avez imposé un tarif du pèlerinage dont le montant est décrié par presque tous les musulmans parce que certaines lignes de ce tarif seraient surestimées.
Que dites-vous au peuple Camerounais en général et aux musulmans en particulier, au sujet du montant du Hadj au Cameroun qui a toujours été au-dessus des prix pratiqués par les pays voisins du Cameroun pour le même voyage?
A la suite de la contestation du prix du Hadj par le public, le Chef de l'Etat a alloué une subvention d'un Milliard de FCFA ; pouvez-vous dire l'impact de cette subvention sur le prix définitif à payer par chaque pèlerin ?
Comment comprendre la pertinence d'une telle subvention lorsqu'on sait que le Hadj, sur la conception obligatoire qu'aux fidèles musulmans qui disposent suffisamment de capacités financière et physique. Pensez-vous que cette subvention aide l'Islam dans notre pays?
N.R.M