C’est une question qui n’a de cesse de tarauder les esprits, au moment où l’exploitation illicite et sauvage continue de faire de gros ravages sur les sites appartenant aux populations riveraines des zones exploitées.
Elles subissent au quotidien les méfaits de la corruption, des trafics d’influence et autres maux qui les maintiennent dans une misère indescriptible, tandis que leurs milieux de vie sont spoliés de leurs richesses.
Ce constat a été fait par Transparency International Cameroun, de même que par Forêt et Développement Rural dont les responsables ont réuni la presse ce mardi, à Yaoundé afin de leur présenter le Projet : « Mines – Environnement – Santé – Société (mis en œuvre – implémenté) depuis 2019 ».
Mais auparavant, il était question de faire l’état des lieux
Claude Simo Hyepdo – Point focal ProMess : « Jusqu’à date, aucune mairie n’a reçu de redevance, on ne sait vraiment pas qui exploite sur le terrain. Vous avez à faire à des entreprises qui, en réalité ne le sont pas, parce qu’elles sont sous le registre de l’autorisation artisanale ;
Or, l’autorisation artisanale parle des matériaux locaux et à rien d’autre. Vous rencontrez donc sur le terrain, de supposées entreprises qui causent d’énormes dégâts, et qui en un laps de temps peuvent facilement se déplacer, pour se retrouver ailleurs ».
Me Henri Njoh Manga Bell – président de Transparency International Cameroun : « Les exploitants creusent les trous, quand ils finissent leur exploitation, ils s’en vont tout simplement, laissant ces trous ; Il est quelquefois arrivé qu’on enregistre des pertes en vies humaines… ».
Une catastrophe environnementale et humaine qui se déroule sous des regards indifférents
Cinq ans après, tout porte à croire que personne ne veut en tenir compte de la Loi de 2016, portant Code Minier au Cameroun car, aucun Décret d’application n’a jusqu’à date été signé. Les acteurs de la Société Civile soupçonnent que ceux qui tirent profit de cette situation freinent de quatre fers son implémentation, pour des raisons qu’ils sont les seuls à connaître
Me Henri Njoh Manga Bell – président de Transparency International Cameroun : « L’absence des textes d’application de la Loi portant code minier de 2016 est à l’origine principalement de toutes les formes de pratiques illicites observées sur les sites…
Il s’agit notamment de la corruption, des fraudes diverses, le trafic d’influence. Il nous arrive de rencontrer sur le terrain, des faires – valoir, des prête - noms, parce que les véritables propriétaires se retrouvent dans des endroits insoupçonnés… ».
C’est donc le temps d’un énième plaidoyer, à travers la Société Nationale des Mines qui, espère-t – on du côté de la Société Civile, va mener des actions qui vont entraîner l’amélioration du secteur minier au Cameroun. A cet effet d’ailleurs, le président de Transparency International Cameroun tend la main du partenariat
Me Henri Njoh Manga Bell : « Nous sommes entièrement disposés à mettre notre expertise à la disposition de cette nouvelle entité, pour qu’ensembles, nous travaillons à l’amélioration de la gouvernance dans le secteur minier au Cameroun ».
Nicole Ricci Minyem