Au cours d’une rencontre tenue ce Lundi dans les locaux des services du Gouverneur de la Région du Littoral, le patron des lieux, qui avait en face de lui les responsables syndicaux des conducteurs de moto, a dit son raz le bol de voir « sa ville » considérée comme un repère de brigands à cause de l’incivisme et autres maux propres aux praticiens de ce « métier ».
« Il n’est pas question que Douala soit pris en charge par des bandits. Il faut savoir que la ville de Douala n’est pas réservée à ceux qui viennent faire du désordre, il est important que cela soit clair pour tous, que cela soit compris de tous… », Samuel Dieudonné Ivaha Diboua, gouverneur de la région du Littoral.
Cependant, le camp d’en face accuse l’administration de laxisme, car, disent-ils, C’est à cause de l’inattention accordée à leurs multiples doléances que ce désordre, au fil des ans, s’est installé dans la capitale économique du Cameroun.
Dans son allocution, Paulin Ouatsa, leader des conducteurs de moto taximen dans l’arrondissement de Douala 4ème déplore : « Vous savez, il y a de cela onze, voire douze ans aujourd’hui, il y a eu un laisser-aller dans la région du Littoral. Tous ceux qui voulaient entrer dans la ville en ont eu la latitude. Quelqu’un a une somme de 500 mille, il achète une moto et la met en route…
Cela fait plus de dix ans que nous sommes en pourparlers avec l’administration ; nous leur avons demandé de prendre les mesures, afin que les agents de l’administration se rassurent avant qu’une moto ne commence à rouler, que le conducteur ait un permis en bonne et due forme mais aussi une carte grise et une plaque d’immatriculation…
Cela n’a jamais été fait. Nous avons toujours été traités de bandits, de voleurs, de braqueurs ».
Il apparaît évident pour tous que l’activité des conducteurs de moto doit être assainie. Un besoin d’autant plus pressant que le week-end dernier, une personne a encore perdu la vie dans l’un des quartiers de la ville économique, à cause de l’inconséquence d’un chauffard, qui, à cause de ses manœuvres hasardeuses, a envoyé sa cliente sous les roues d’un camion.
Au-delà de ces accidents quasi permanents, l’on ne compte plus le nombre d’agression dont sont victimes les habitants et autres étrangers.
Deux morts dans un accident de la circulation sur le nouveau pont du Wouri
De nouvelles résolutions prises
Parmi elles, intervient en urgence, la formation des conducteurs de moto taxi mais également, leur identification.
« La réunion d’aujourd’hui était une réunion de recadrage, pour rappeler que le secteur de motos-taxi répond à une réglementation assez fournée, avec les textes du Premier ministre, du ministre des Transports et bien d’autres et que tous ont le devoir d’appliquer… », précise le gouverneur Samuel Dieudonné Ivaha Diboua.
Pour changer la donne, l’administration communale entend elle aussi apporter sa touche personnelle tel que l'inique Dr Roger Njitchoua, 2ème adjoint au maire de Douala : « Il y a quelques jours, nous avons présenté à la Société civile un plan d’actions intitulé Professionnalisation et Assainissement du secteur des motos-taxi. Dans le package, nous avons proposé deux modules de formation : la Conduite et la Citoyenneté… Tous ceux qui vont se plier à ces exigences vont recevoir un permis de conduire et un chasuble visuel. Nous allons en plus les inscrire dans un registre communal ».
Un ensemble de mesures qui ne semblent pas convaincre les acteurs de ce corps de métier qui, en ont vu d’autres préoccupations. « Cela pourrait être la fin des problèmes si les pouvoirs publics eux-mêmes sont sérieux. Nous sommes dans ce pays et savons comment se comportent certains administrateurs dans cette République. Je suis à 24 ans de syndicalisme, nous avons assez vus dans cette Région du Littoral. Aujourd’hui où la liberté s’est entièrement transformée en libertinage, on se lève en sapeurs pompiers. C’est bien beau mais, je doute fort que les résultats suivent… », Hilaire Nzouankeu, Coordonateur national de l’organisation syndicale des motos taxi et tricycles.
Nicole Ricci Minyem