C’est dans un message porté en direction des membres de son état-major que le gouverneur de la région de l’Ouest fait savoir les menaces qui pèsent sur la ville capitale de la région.
La région de l’ouest, depuis le début de la crise dans les régions du Sud-Ouest, mais davantage dans la région du Nord-Ouest, est régulièrement le terrain de repli de certains terroristes pourchassés par les forces de défense de la République. On se souvient des attaques de Bangourain dans le département du NOUN et de certaines incursions dans le département de la Menoua ou encore dans certains villages dans les Bamboutos. Mais jusque-là, la région de l’ouest n’était pas particulièrement visée par les attaques des milices ambazoniennes.
Cette fois, les assaillants semblent décidés à porter la guerre dans les régions francophones. Et ils ont visiblement choisi de toucher à des cibles particulières. Des cibles qui visiblement, si elles sont atteintes, les dégâts vont causer une paralysie de la vie dans la région et même au-delà. Dans le message porté signé par le gouverneur Awa Fonka Augustin, on apprend que :
« Suite aux renseignements faisant état d’extensions des attaques des groupes sécessionnistes du NOSO dans la région de l’Ouest. Attaques avec en ligne de mire le sabotage du dépôt pétrolier de la SCDP de la ville de Bafoussam ce 27 10 2020, le barrage de Bamendjing, la station Camwater, les installations de transport et de transformation d’énergie, ainsi que certains établissements scolaires. »
Dans la foulée, le gouverneur demande aux différents responsables, chacun en ce qui le concerne, de prendre toutes les mesures nécessaires pour renforcer le dispositif sécuritaire autour de ces sites, et dans la ville de manière générale.
Pourquoi attaquer la région de l’Ouest ?
Incompréhensible pour des groupes armés qui disent vouloir conquérir un territoire en particulier qui est l’ensemble des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Comment comprendre qu’ils décident aujourd’hui d’étendre leur lutte vers des régions qui ne sont pas concernées par le giron qu’ils veulent s’approprier. Peut-être voudraient-ils s’en prendre à quelques infrastructures pour fragiliser l’Etat du Cameroun ? Auquel cas, la région de l’ouest ne serait pas la bonne destination.
Quelle que soit la formule imaginée par ces assaillants, il n’en demeure pas moins que s’attaquer à la région de l’Ouest serait la preuve qu’ils ont perdu la guerre et qu’ils se transforment désormais en groupe terroriste sans âme, sans aucune légitimité puisque l’objet de cette légitimité est perdue.
Stéphane NZESSEU