Lejeune Mbella Mbella, lors de son tête à tête avec la représentante d’Angela Merkell ce Mercredi, n’a pas manqué de faire part de l’indignation du gouvernement Camerounais, après l’invasion de sa représentation diplomatique à Berlin par une horde d’individus sans foi ni lois.
Le ministre des Relations Extérieures a déploré et fustigé devant la diplomate allemande, les défaillances sécuritaires de ce pays qui a pourtant la responsabilité et l’obligation de protéger les représentations diplomatiques sur son sol, selon les conventions internationales.
Le Minrex n’a pas manqué de passer ce message : « Le gouvernement camerounais sollicite le renforcement de la sécurisation de son ambassade en Allemagne. Après les incidents menés par des « Camerounais » mal intentionnés le 04 mai 2020 à Berlin ».
La chargée d’affaires de l’ambassade d’Allemagne au Cameroun a reconnu les défaillances des services de sécurité de son état. Tout en regrettant la survenue de cet incident, elle a promis de transmettre les préoccupations de l’Etat du Cameroun au gouvernement.
Elle a toutefois rassuré le ministre des Relations Extérieures qu’après avoir pris acte de l'indignation du gouvernement camerounais, les mesures sont d’ores et déjà prises et le dispositif sécuritaire à la représentation diplomatique camerounaise à Berlin a été renforcé.
Des « incursions » récurrentes de certains individus à l’ambassade du Cameroun en Allemagne
En Mars 2008, ils sont nombreux qui, dans un mouvement plus ou moins important, avaient convergé vers cette représentation diplomatique afin, disent – ils d’ « Exprimer leur indignation face aux massacres commis dans leur pays par les forces de l'ordre contre les populations civiles mais aussi, pour dire non à toute modification de l'article 6.2 de la Constitution…Ils avaient répondu à l'appel lancé par l'organisation DNK (Demokratisches Netzwerk Kameroun). Ce jour là, les manifestants avaient marché de la gare centrale de Bonn-Bad-Godesberg jusqu'à l'Ambassade du Cameroun située à environ 900 mètres de distance.
Dix ans plus tard, sous l’appellation de brigarde anti sardinards, ils sont entrés de nuit à l’ambassade, détruisant tout sur leur passage, faisant leurs besoins au vu et au su de tous, parce qu’ils voulaient voir l’un des candidats de la dernière élection présidentielle prendre la tête du pays.
La dernière incursion est celle de ces individus aux mines patibulaires qui exigeaient que leur soit remis le corps du Chef de l’Etat Camerounais.
Les excuses et les promesses ont certainement toute leur importance en diplomatie mais, de l’avis de nombreux Camerounais, « cela commence à bien faire, d’autant plus que si les rôles étaient inversés, la situation serait autre… ».
Nicole Ricci Minyem