Les différentes rues de la capitale régionale du Nord sont depuis des mois en reconstruction. Entre l’atmosphère poussiéreuse, des déviations à répétition et des tas de terres sur les voies publiques, la circulation est un véritable chemin de croix.
Les chantiers routiers qui piétinent dans la ville de Garoua de puis plusieurs mois, mettent ainsi les usagers de la route et riverains aux abois, ceux-ci ne sachant plus à quel Saint se vouer. Si l’initiative de réhabilitation des grandes voies de communication urbaines au centre-ville de Garoua est salutaire quant aux actions conjuguées des pouvoirs publiques et des collectivités locales pour la facilitation du transport des personnes et des biens, il est à noter le ras-le-bol des populations qui fustigent le rythme de l’évolution travaux sur les différents sites.
Au bout d’une enquête menée auprès des habitants de Garoua, il est clair que ces derniers y voient une lenteur inqualifiable. Chez les tenancières de commerces non loin des axes routiers en chantier par exemple, la désinvolture des entreprises adjudicataires serait à l’origine. L’omniprésence de la poussière depuis le début des travaux n’est pas sans conséquences néfastes sur la santé.
Les populations plaignent leurs activités
« Je suis dans ce snack depuis des années, je loue d’abord les efforts. Garoua est entrain de se transformer en une très belle ville afin de matérialiser son développement. Mais depuis bientôt un an que durent ces travaux, c’est comme un calvaire. Je n’arrive plus à faire des recettes car ma clientèle a diminué. Les gens ont fui la poussière, ils disent que la vie n’est plus commode ici. Je me bats seulement et mon souhait le plus ardent est que, ces chantiers finissent d’ici peu pour que mon activité retrouve sa gloire d’en temps », a indiqué Clément Noubissi tenancier d’un snack-bar au quartier Roumdé-Adjia. Même cris chez les usagers de la route à Garoua où circuler impose le port d’un cache-à-nez, que l’on soit à pieds, à bord d’une moto ou d’un véhicule, pour amortir les méfaits de la poussière. Le fait le plus dénoncé, c’est donc surtout la lenteur de la réhabilitation des infrastructures routières.
Outre l’impact des travaux sur la santé, les populations dénoncent l’état actuel des choses qui rend quasiment impossible la mobilité. Pour Martin Zoua, conducteur de moto taxi, « Nous sommes obligés de faire preuve de patience. Presque toutes les voies sont barrées, nous usons de notre génie pour pouvoir nous frayer un chemin. Trop de déviations et d’encombrements. Ce qui nous mène parfois inévitablement à des accidents de la circulation ».
Les responsables privilégient la qualité des infrastructures
En revanche, chez les responsables des entreprises en charge de la réhabilitation des rues de Garoua, la lenteur ne doit pas édulcorer l’avancement des travaux. Que ce soit sur l’axe Beac-Direction Sodecoton ou sur l’axe Immeuble éducation de base-Hôpital régional de Garoua en passant par le Centre pasteur, « les travaux évoluent à un rythme voulu », à en croire Xavier Tague directeur des travaux dans une entreprise. « Les ouvriers sont à l’œuvre question de tout faire pour respecter les délais de livraison », a renchéri Daniel Essono responsable d’une société en charge des travaux.
En attendant la fin de ce « calvaire », les populations de Garoua doivent faire preuve de plus de patience et de collaboration afin de voir leur ville devenir plus moderne pour le bonheur de tous.
Innocent D.H.