Le Cameroun a lancé un appel d’offres pour l’attribution de titres miniers d’exploitation du rutile d’Akonolinga (centre), une espèce minérale dans cette région dotée d’un potentiel de 500.000 tonnes.
Les entreprises locales ou étrangères intéressées par l’offre doivent justifier d’une expérience d’au moins cinq années dans le secteur minier, renseigne le ministère des Mines, de l’Industrie et du Développement technologique. Le département ministériel précise encore qu’elles doivent justifier d’une expérience en Afrique et disposer d’un résultat d’exploitation global annuel dans le secteur minier d’au moins 150 millions de dollars sur les cinq dernières années.
Le gouvernement avait déjà lancé un premier appel d’offres en 2014. Mais sans suite.
Selon les experts, le Cameroun, avec des ressources en rutile estimées à 2.849.000 tonnes, occupe le deuxième rang mondial en la matière, juste derrière la Sierra Leone. L’exploitation du rutile au Cameroun entre 1935 et 1955, rappelle le ministère des Mines, était faite essentiellement de manière artisanale avec une production totale estimée à 15.000 tonnes environ.
Le Cadre d’appui à l’artisanat minier (Capam), programme du gouvernement destiné à encadrer les exploitants miniers artisanaux, souligne que le gisement de rutile d’Akonolinga, dont les réserves sont plus larges et s'étendent sur une vaste superficie de plus de 30 000 km aux abords des régions du Centre, du Sud, du Littoral, de l'Est et de l'Ouest; a été exploré par l’entreprise Free Mining, en association avec la compagnie américaine Gilla. Mais, apprend-on, le permis leur a été retiré en juin 2013 au profit de Sicamines, une entité anglaise.
Le rutile est une espèce minérale composée de dioxyde de titane de formule TiO2 avec des traces de fer (près de 10 % parfois), tantale, niobium, chrome, vanadium et étain. Il est trimorphe avec la brookite et l'anatase. Il est la forme la plus stable de dioxyde de titane et est produit à haute température, la brookite se formant à des températures plus basses et l'anatase formée à des températures encore plus basses.
Bien que 60% du territoire camerounais soit encore inexploré à ce jour, plusieurs gisements miniers de «niveau mondial» ont déjà été répertorié au Cameroun. Le gisement camerounais qui aura le plus défrayé la chronique minière mondiale ces dernières années est celui du diamant de Mobilong, dans la région de l’Est du Cameroun. En effet, en 2011, l’entreprise sud-coréenne C&K Mining, titulaire d’un permis d’exploration en 2007, a déclaré avoir découvert le plus grand gisement de diamant du monde au Cameroun.
Le potentiel du gisement de Mobilong était alors estimé par cette entreprise coréenne à 736 millions de carats, soit 5 fois la production annuelle mondiale de cette année-là. Mais finalement, les experts concluront à une surévaluation du potentiel diamantifère camerounais pour des fins uniquement spéculatives. Depuis lors, ni C&K Mining, ni le gouvernement camerounais ne s’aventure à esquisser un chiffre sur le potentiel de ce gisement, dont toutes les parties s’accordent cependant à reconnaître qu’il est «très important».
Otric N.