La Commission nationale anti-corruption (Conac) a reçu le 15 janvier 2019, une délégation de la Commission nigériane contre les délits économiques et financiers.
Tout comme le Cameroun, le Nigéria pays voisin et ami, est résolu à mener activement la lutte contre la corruption. Et il pense qu’il serait judicieux pour les deux nations de mutualiser leurs forces. C’est dans cette optique que se justifie la visite de la Commission nigériane contre les délits économiques et financiers à la Conac.
Mohammed Umar Abba chef de la délégation et qui occupe dans son pays le poste de Directeur des opérations, a fait savoir au terme de l’entretien avec le Révérend Dieudonné Massi Gams le président de la Conac que, bon nombre de ses concitoyens mis en cause dans des affaires de corruption font les mains et les pieds pour échapper à la justice de leur pays. Ces derniers vont investir dans d’autres pays. Et parmi les pays les plus prisés, se trouve le Cameroun. Il y a aussi le Ghana, le Maroc, la Tunisie et l’Afrique du Sud. Il est donc question pour la Commission nigériane contre les délits économiques et financiers de mettre en place une collaboration avec le Cameroun pour pouvoir convenablement remplir ses missions.
Il est donc attendu dans cette collaboration voulue, que le Cameroun mette à la disposition de des données de ladite Commission, des données qui permettront la main sur les mis en cause qui se font le plus souvent plusieurs passeports internationaux. «Il y a des défis à relever, d’autant plus que les corrupteurs circulent entre les pays africains et font des transferts d’argent énormes. Sommes d’argent qui hypothèquent le développement des pays africains. Des échanges comme ceux-ci sont très importants et nous apprécions à sa juste valeur cette coopération», a déclaré le Révérend Dieudonné Massi Gams.
Il convient d’indiquer ici que la Conac qui vient de rendre public son rapport d’activités 2017, à cette année-là, s’était rendue au Nigéria. Il a été question d’observer de ce côté-là, les bonnes pratiques et les méthodes utilisées par la Commission nigériane.
A titre de rappel, la Conac a indiqué dans son rapport susmentionné, être parvenu à limiter les déperditions d’argent et de fonds ont permis à l’Etat du Cameroun, de faire une économie de 375 milliards de FCFA. Pour avoir ce résultat-là, le Révérend Dieudonné Massi Gams dans une interview accordée à notre confrère Cameroon Business Today la méthodologie appliquée.
«La méthodologie a consisté de manière globale à l’évaluation des cinq dernières années de mise en œuvre de la Stratégie nationale de lutte contre la corruption au Cameroun, validée et adoptée par le gouvernement et les partenaires techniques et financiers, soit de 2011 à 2016. Le travail a comporté la revue documentaire et l’enquête auprès des citoyens. L’enquête auprès des citoyens a donné la parole aux citoyens et a collecté auprès de ceux-ci leurs appréciations des efforts et des résultats obtenus après cinq années d’implémentation de la SNLCC. Cette enquête a été faite sur le terrain pour capter la plus grande diversité. Elle s’est appuyée sur un échantillon disséminé dans les 360 arrondissements du Cameroun, ceci à partir des équipes de la CNLCC qui ont reçu une formation technique d’enquêtes sociales et sur l’administration. Ainsi 6 145 personnes ont été interviewées et soumises à un questionnaire segmenté en cinq critères, 60 sous-critères et 5 questions subsidiaires. Il fallait pour ce faire que le répondant donne une appréciation en attribuant une note à chaque sous-critère évalué. Cette note allait de 0 à 10, la note maximale. D’où la production de l’IPC-CAM, une innovation de la Conac», a-t-il expliqué.
Liliane N.